Alors que le mois de Ramadan approche à grands pas, les Algériens sont très attentifs à l’évolution des prix des produits de consommation comme la semoule, l’huile de table, l’oignon, les viandes et la pomme de terre.
Malgré les assurances des pouvoirs publics quant à la disponibilité des produits et à des prix raisonnables, il suffit d’un petit tour aux marchés des fruits et légumes pour voir que la réalité est différente.
Parmi les légumes dont les prix ont connu une forte hausse ces derniers jours figure l’oignon. Habitués à l’acheter à des prix acceptables, les citoyens se voient proposer ce légume très utilisé dans la cuisine algérienne à des tarifs exorbitants.
Au marché de Bach Djarrah, dans la banlieue d’Alger, l’oignon est mis en vente à partir de 160 dinars. Dans d’autres quartiers de la capitale, le prix monte à 180 voire 200 dinars le kilo contre 140 dinars il y a mois.
La flambée du prix de l’oignon est constatée ailleurs dans le pays.
Comment se fait-il que l’oignon atteigne des prix aussi élevés alors que d’habitude il est cédé en moyenne à 50 dinars et parfois moins ?
Pour le président de l’Association de protection des consommateurs, l’Apoce, Mustapha Zebdi, la baisse de la production expliquerait la montée des prix de l’oignon.
« Il n’y a pas eu de production cette année. Beaucoup d’agriculteurs ont tourné le dos à la culture de l’oignon cette année. La raison est que l’année dernière beaucoup d’entre eux l’ont vendu à perte à cause de la surproduction », explique Mustapha Zebdi au sujet des causes de la hausse des prix de l’oignon.
Hausse du prix de l’oignon : anarchie et spéculation
En quelques mois, le marché algérien est passé d’une situation de surproduction à un manque de l’oignon. Faute de planification, la production agricole en Algérie continue d’évoluer entre surproduction et pénuries.
« On voit bien que l’absence de statistiques et de numérisation dans le secteur de l’agriculture a des conséquences », note Mustapha Zebdi.
Le président de l’Apoce pointe également un autre problème qui explique la flambée des prix de l’oignon en Algérie : la spéculation. « L’oignon qui se vend actuellement à 160, 180, voire 200 dinars le kilogramme ne provient pas de la production de cette année puisqu’elle n’est pas encore là. Il s’agit de l’oignon sorti des chambres froides. On le sort à de petites quantités pour le vendre à ces prix- là. C’est de la pure spéculation », accuse-t-il.
Mustapha Zebdi appelle les autorités à agir pour mettre fin à cette situation d’autant plus que la loi sur la spéculation appliquée sur d’autres produits de consommation comme la semoule, l’huile de table, a donné des résultats depuis quelques mois.