Les résidents en sciences médicales ont organisé trois marches simultanées, à Tizi-Ouzou, Annaba et à Tlemcen, ce mercredi 6 juin, au lendemain de la manifestation qui a été organisée par les résidents de Sidi Bel Abbès.
Ces manifestations sont organisées après que l’offre de sortie de crise faite par les résidents à leur tutelle ait été ignorée par cette dernière. Les négociations étant bloquées depuis plusieurs semaines et les résidents s’étant retrouvés sans interlocuteurs, en l’absence d’invitation à négocier, le Collectif autonome des médecins résidents Algériens (Camra) a appelé à réinvestir la rue, comme un des ultimes recours qui lui restent.
Marche réprimée à Annaba
Ce sont en tout trois marches régionales qui ont été organisées à l’appel du Camra. Une pour les résidents du centre du pays, à Tizi-Ouzou, une deuxième à l’ouest, à Tlemcen et une troisième à Annaba.
Les manifestations de Tlemcen et de Tizi-Ouzou, ainsi que celle de Sidi Bel Abbès de mardi se sont déroulées dans le calme et sans incidents graves à signaler alors que celle d’Annaba a été marquée par l’intervention musclée des forces de l’ordre dénoncée selon le Camra.
La manifestation de Annaba qui devait prendre son départ de la faculté de médecine, a réuni quelques centaines de résidents selon des observateurs, mais les forces de l’ordre l’ont réprimée, selon des témoignages de résidents, en empêchant notamment le cortège de prendre son départ.
Marche dans le calme à Tizi-Ouzou
À Tizi-Ouzou, plus d’un millier de résidents venus des wilayas du centre ont participé à la marche régionale organisée par le Camra. La marche « de la dignité », comme l’ont appelée les résidents grévistes, a pris son départ à 11h30 de la faculté de Médecine de l’Université Mouloud Mammeri pour se diriger vers la place de l’Olivier, à la sortie ouest de la ville.
« Tous, tous solidaires, résidents en colère” scandait la foule en quittant la faculté pour investir la rue sous les regards de policiers en uniforme qui ne sont intervenus que pour réguler la circulation automobile. Avançant lentement dans l’anarchie créée par les véhicules qui tentaient de se frayer un chemin dans la foule, les résidents enchaînent avec “on n’a pas les moyens, dites-le aux citoyens”, “Non, non, le silence est trahison”, “y a lwazir maranache khayfine”, (Mr le ministre on n’a pas peur), ainsi que de nombreux autres habituels slogans du Camra.
” À travers cette marche nous voulons montrer que nous sommes toujours déterminés, solidaires et debout contrairement à ce qu’affirment les autorités qui ne cessent de répéter que les résidents grévistes ne sont plus nombreux et qui tablent donc sur l’essoufflement de notre mouvement. Les responsables de tutelle disent que nous sommes têtus, or c’est eux qui poussent au pourrissement au lieu de trouver des solutions. Nous, nous sommes toujours ouverts au dialogue mais, malheureusement, depuis avril dernier nous n’arrêtons pas de demander audience et on nous répond même plus” a déclaré, en marge de la manifestation, le Dr Afiri Zehira, membre du bureau national du Camra.
“La tutelle parle de proposition, mais où sont ces propositions, on n’a rien vu. Ce que nous revendiquons est un statut digne pour un médecin résident en 2018, une prise en charge pédagogique qui nous permettra à notre tour de mieux prendre en charge le citoyen et une équité devant le service militaire, ils le savent mais après sept mois de grève rien n’est encore fait” ajoute le Dr Benseba, résident de Tizi-Ouzou et membre du bureau national du Camra.
Vers 14h00, le cortège des manifestants a atteint sa destination, la place de l’Olivier, où les résidents ont commencé à se disperser.