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Les robots meilleurs que les médecins pour dépister le cancer du col de l’utérus

L’intelligence artificielle pourrait s’avérer bien plus précise que les humains et les examens traditionnels pour détecter les pré-cancers du col de l’utérus, selon des chercheurs américains jeudi.

Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent dans le monde, avec 570.000 cas par an en 2018 selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Dans les pays riches, les progrès du dépistage et des campagnes de vaccination contre les papillomavirus (liés à ces cancers) ont réduit la mortalité, mais ces avancées bénéficient moins aux pays pauvres, qui concentraient 90% des décès en 2012, selon l’OMS.

“Le cancer du col de l’utérus est désormais une maladie de la pauvreté”, dit l’auteur principal de la nouvelle étude, Mark Schiffman, un médecin à l’Institut national du cancer près de Washington, qui travaille depuis 35 ans contre ce cancer.

“Nous essayons de trouver des méthodes extrêmement abordables et faciles, mais très précises, afin d’attaquer le cancer par le vaccin ou par des techniques simples, par un smartphone par exemple”, dit-il à l’AFP.

Le médecin fait partie d’une équipe qui a développé un algorithme à partir d’une archive de 60.000 images de cols de l’utérus prises au Costa Rica dans les années 1990.

Au total, 9.400 femmes ont participé et ont été suivies pendant plusieurs années, pendant 18 ans pour certaines – ce qui a permis de relier chaque cancer apparu parmi elles à l’image du col avant l’apparition de la maladie.

Une fois entraîné sur cette base d’images, l’algorithme a détecté visuellement des cellules précancéreuses dans 91% des cas, selon l’étude publiée jeudi dans la revue du National Cancer Institute.

A comparer à un taux de 69% pour un expert humain, et 71% pour des examens conventionnels, comme le frottis cervical.

“C’était bien plus précis que des humains examinant les mêmes images. Bien plus précis que moi-même”, dit Mark Schiffman.

Le but est de développer la technologie dans les trois ou cinq prochaines années et de réaliser plus d’essais cliniques, afin qu’à terme des personnels soignants puissent procéder à du dépistage sans formation, simplement en prenant une photo qui sera analysée par l’algorithme.

“Nous disposons désormais d’un outil potentiellement utilisable partout, et qui ne sacrifie pas la qualité scientifique”, dit le médecin, plein d’espoir.

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