Les manifestations populaires qui se déroulent en Algérie depuis le 22 février se distinguent par leur pacifisme et leur organisation presque parfaite. Les manifestants descendent en masse dans les rues, marchent et manifestent dans la joie, et rentrent chez eux, avant la tombée de la nuit, pour éviter l’infiltration de casseurs, et les affrontements avec les services de sécurité.
À Alger, à chaque manifestation, des secouristes bénévoles ont arpenté les rues d’Alger aux côtés des millions de manifestants. C’est le vendredi 22 février que Salim, Rabah et Mustapha, secouristes de formation, mobilisent quelques-uns de leurs collègues afin de parvenir aux besoins d’éventuels blessés lors de la première marche pacifique historique.
Depuis, ils s’assurent que les manifestants en détresse puissent trouver, auprès de ces bénévoles, les premiers secours, quelques soins mais aussi réconfort et soutien psychologique. Ils seront de nouveau présents ce vendredi à Alger.
Une organisation minutieuse
Avant chaque marche, un appel aux dons de matériel est publié sur les réseaux sociaux. Le collectif n’accepte que le nécessaire et bloque l’appel une fois l’objectif atteint.
Vêtus de leurs chasubles orange, spécialement conçus pour l’occasion, les Secouristes interviennent depuis le début des manifestations sur toutes les marches.
À l’instar des manifestants, ils se structurent de semaine en semaine, tirant systématiquement des leçons de la marche précédente. Le groupe part à midi, avant le début des grandes marches, et rentre au quartier général vers les coups de 17h30 afin d’éviter les confrontations avec les éventuels casseurs, qui se sont présentés après cet horaire les semaines précédentes : une de leurs premières règles, le secouriste doit pouvoir garantir sa propre sécurité afin de pouvoir garantir celle des autres.
Une quarantaine de bénévoles est dispatchée en groupe de 3 ou 4 à Alger. Divisée par secteur, Alger Centre se partage des groupes fixes postés à proximité de la Grande Poste, de la rue Didouche Mourad, du Boulevard Mohamed V, jusqu’au quartier de Télemly.
Les groupes mobiles, quant à eux, suivent les mouvements de foule et se tiennent prêts à venir en aide aux groupes moins fournis.
À cet effectif s’ajoute une sorte d’éclaireurs, mobiles eux aussi, qui se promènent au milieu des manifestants, repèrent les cas de détresse et définissent le meilleur itinéraire pour que les groupes mobiles puissent intervenir au mieux.
