Le Groupe des acteurs du numérique algérien (GAAN) a publié ce dimanche 10 janvier un classement des meilleurs sites internet des institutions algériennes, mettant en évidence les carences affichées par plus des trois quarts des sites audités.
« Malheureusement, 75 % des sites web gouvernementaux audités affichent un score mobile inférieur à 50 points sur un total de 100 selon le PageSpeed Insights de Google », déplore l’Observatoire numérique du GAAN.
« Si les résultats des sites web gouvernementaux sont loin d’être satisfaisants sur mobile, leurs performances sur desktop, c’est-à-dire sur des navigateurs internet ouverts depuis des PC de bureau, ne sont pas réjouissantes non-plus », fustige également l’observatoire, qui précise que 43 % des sites internet institutionnels n’obtiennent pas plus de la moyenne de 50 % en matière de performances desktop.
Alors que la totalité des sites internet des institutions algériennes utilisent le nom de domaine algérien .dz, 49 % d’entre eux sont inaccessibles sans insérer www dans l’adresse web, tandis que 8 % sont inaccessibles en ajoutant les trois w. Une aberration en 2021.
Autre aberration : 85 % des sites internet institutionnels audités ne disposent pas de certificat SSL, qui constitue « une des protections les plus indispensables à déployer sur un site web », explique l’observatoire du GAAN.
Sur l’ensemble des sites internet institutionnels audités, seul un seul d’entre eux est parvenu à obtenir un score supérieur à 80 sur 100. Il s’agit du site internet du ministère de la Défense nationale (MDN), qui obtient de justesse un score de 80,57 %, faisant de lui le site institutionnel le plus performant en Algérie.
Le site internet du MDN est suivi par celui du ministère des Relations avec le Parlement, qui obtient un score de 75,71 %. Le site internet de la Direction des grandes entreprises (DGE) se classe troisième, avec un score de 75,29 %, suivi par les sites du Concours de la fonction publique (72,29 %), du ministère de l’Enseignement supérieur (72,14 %) et d’Algérie Poste (71,43 %).
Ironie du sort, le site internet du ministère de la Poste et Télécommunications occupe la onzième place du classement, avec un score de 68,43 %. Le site du ministère de la Communication est quant à lui 18ᵉ, obtenant un score de 64,29 %, ex aequo avec le ministère de l’Industrie.
Le site d’Algérie Télécom, monopole de la téléphonie fixe et de l’Internet ADSL, obtient pour sa part un score de 61,14 %. Le site de l’agence officielle APS, qui affirme disposer de capacités pour héberger des sites internet, obtient quant à lui le premier score en dessous de la moyenne, avec 49,29 %.
Enfin, le site du ministère des Ressources en Eau obtient un score de 36,57 %, tandis que le site du ministère de la Pêche et des productions halieutiques obtient un score de 0 %. Les raisons de ce zéro pointé ne sont pas précisées par le GAAN, mais selon toute vraisemblance cela serait dû au fait que le ministère ne disposerait pas encore de site internet.
« Le présent classement vise bien entendu à attirer l’attention des administrateurs des sites web gouvernementaux à prendre en main activement l’entretien de leurs vitrines, celles-ci étant les principaux leviers de proximité avec le citoyen et le premier pas vers une démarche de E-gouvernement et de digitalisation des services publiques », signale l’observatoire du GAAN dans son rapport.