Les stocks des produits alimentaires suffisent « pour plusieurs mois », assure le président de l’Association nationale des commerçants et artisans algériens (ANCA), Hadj Tahar Boulenouar.
« Que ce soit au niveau de l’ONIC (office interprofessionnel des céréales), de l’ONIL (office interprofessionnel du lait), ou bien dans le secteur de l’agriculture et au niveau des unités de transformation agroalimentaire, le stock des produits alimentaires peut satisfaire la demande plusieurs mois, et pour certains produits c’est jusqu’à fin 2020 », assure M. Boulenouar dans une déclaration à TSA ce lundi 30 mars.
Enchaînant, le président de l’Anca, détaille les mesures prises hier dimanche lors de la réunion des grossistes, de son association et des responsables des marchés de gros de fruits et légumes avec le ministre du Commerce, pour assurer l’approvisionnement des marchés.
Pour faciliter le travail des transporteurs de marchandises, les pouvoirs publics ont pris la décision de geler la disposition relative à l’obligation de présenter une autorisation pour accéder aux marchés de gros ; il leur suffit désormais de présenter aux forces de sécurité leur registre de commerce et la carte professionnelle d’agriculteur pour passer, selon M. Boulanouar.
Il ajoute que pour assurer l’approvisionnement des ménages en produits et services, il a été décidé de maintenir certaines activités qui ne seront pas concernées par les mesures de fermeture : boucheries, magasins d’alimentation générale, vendeurs de fruits et légumes, etc.
Interrogé sur la hausse des prix sur de nombreux produits de consommation, en ces temps de crise et de confinement sanitaire, Hadj Tahar Boulenouar pointe du doigt la spéculation.
« En éradiquant la spéculation, on stabilisera les prix », relève-t-il. Toutefois, l’ « absence de culture » de consommation chez les ménages algériens participe également à cette hausse des prix, analyse M. Boulenouar.
« Une trop importante demande sur des produits encourage forcément la spéculation et ainsi la hausse des prix », soutient le président de l’ANCA qui cite le cas de la semoule quasiment introuvable dans les magasins depuis quelques jours.
Malgré les assurances des autorités sur la disponibilité de la matière première (le blé) en quantités suffisantes, les sacs de semoule se font de plus en plus rares dans les commerces.
Cependant, Boulenouar rassure que la rupture sera jugulée « à la fin de cette semaine ou au plus tard au début de la semaine prochaine », précisant que la rareté du produit dans les commerces est dû au temps que prend le réapprovisionnement en ce produit, en plus de la diminution de l’activité de certaines minoteries en raison du départ de leurs employés à cause du coronavirus. « Certaines minoteries fonctionnent à 40% de leurs capacités de production », précise M. Boulenouar.
Pandémie du Covid-19 oblige, le ministre et les représentants des commerçants ont évoqué « les mesures de précaution contre cette maladie à travers le nettoyage des locaux et des marchés de proximité et de gros ».
Le président de l’Anca fait part de la volonté renouvelée des pouvoirs publics pour combattre la spéculation et la commercialisation des produits périmés, deux phénomènes qui ont fait leur apparition en force durant la crise sanitaire que traverse le pays.