Politique

Les syndicats de l’éducation préviennent contre une rentrée scolaire « difficile »

Les élèves reprennent le chemin de l’école demain mercredi 4 septembre. Les syndicats de l’éducation nationale préviennent contre une rentrée scolaire difficile.

Et pour cause, les problèmes socioprofessionnels des travailleurs mis en veilleuse à cause du Hirak, risquent de refaire surface et perturber sérieusement l’année pédagogique.

Meziane Meriane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), n’est pas rassuré.

« Je ne pense pas que la rentrée scolaire sera calme, puisque les dossiers en suspens sont toujours d’actualité. Nous tenons toujours à la question du pouvoir d’achat. Il faudra peut-être trouver des mécanismes comme par exemple la diminution ou carrément la suppression de l’Impôt sur le revenu global (IRG) pour le fonctionnaire qui, je tiens à le souligner, paie des impôts plus que les grands commerçants, puisqu’il est soumis au régime du prélèvement à la source”, dénonce-t-il.

Pour M. Meriane, il est temps de revoir à la hausse les salaires des enseignants : “Lorsqu’on voit la fiche de paie à la fin du mois, on constate que plus de 20.000 DA partent en IRG alors que le riche commerçant le paie sur l’année. Le moment est venu de penser comment relever le salaire en supprimant l’IRG ». Il souligne que les fonctionnaires ne sont pas responsables de la déconfiture de l’économie nationale.

Outre les salaires, M. Meriane cite d’autres revendications comme le dossier de la retraite, les libertés syndicales, etc. « Ce sont tous ces dossiers qui vont revenir à la rentrée », pronostique M. Meriane.

Autre motif de mécontentement, la détérioration des conditions de travail dans les établissements scolaires, en raison de la surcharge des classes et le manque d’effectifs, selon le coordinateur du Snapest. « Avec la surcharge des classes, l’objectif de l’enseignement de qualité n’est pas pour demain », déplore-t-il.

Au Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), on appréhende aussi la rentrée scolaire de cette année. Son porte-parole, Messaoud Boudiba, souligne l’accumulation des problèmes depuis la rentrée scolaire 2018/2019.

« Cette année encore, nous allons vivre des problèmes plus importants car en sus des questions en suspens de la rentrée précédente, il faut ajouter ceux de cette année. Nous allons connaitre une rentrée scolaire difficile que ce soit en termes de surcharge des classes, le manque d’encadrement, le manque des outils pédagogiques… Autant de problématiques qui vont compliquer davantage les conditions de travail des fonctionnaires du secteur de l’éducation et particulièrement les enseignants », détaille-t-il, inquiet.

Le prolongement de la crise politique « compliquera aussi encore plus » les conditions socioprofessionnelles susceptibles de donner à des tensions, s’inquiète encore M. Boudiba.

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