L’Algérie n’a pas encore tranché la question du retour à l’importation des véhicules de moins de trois ans. La mesure, contenue dans la loi de Finances 2020, a été gelée, mais pas abandonnée, a indiqué dimanche 11 octobre le ministre de l’Industrie Ferhat Ait Ali.
« Dans un moyen terme (3 à 4 ans), grâce aux réformes financières et économiques (qu’engagera le gouvernement), lorsqu’on aura supprimé le marché parallèle de la devise, on pourrait réfléchir à importer des véhicules (d’occasion) avec le taux de change officiel », a promis Ait Ali, dans un entretien à la Chaîne Une de la Radio nationale.
« Lorsque notre économie se mettra sur pied, on pourra y réfléchir », a-t-il soutenu, en affirmant que le gel de l’importation des véhicules d’occasion, au lieu de sa suppression, s’explique par le souci du gouvernement de « trouver une solution raisonnable pour tous », d’où, selon lui, la décision de ne pas supprimer cette disposition de la Loi de finances 2020.
Ces déclarations ont été interprétées comme une volonté du gouvernement d’enterrer une nouvelle fois le dossier, mais la présidence de la république le remettre au-devant de l’actualité.
La présidence annonce en effet ce samedi que ce dossier figure au menu du conseil des ministres qui se réunit demain dimanche sous la présidence d’Abdelmadjid Tebboune.
L’arrêt des importations des véhicules, en attendant l’agrément de nouveaux concessionnaires automobiles dont l’opération est en cours, et la fermeture des usines de montage de voitures, ont impacté le marché algérien de l’automobile.
Les Algériens n’ont que le marché local de l’occasion pour acquérir un véhicule, ce que dénonce l’Association de protection des consommateurs (Apoce).
« Nous n’avons ni usines de montage qui fabriquent, ni d’importation de véhicules neufs jusqu’à la mise en place du nouveau cahier de charges. Ce qui signifie que le premier impact réside dans la non-satisfaction d’un droit universel et un besoin élémentaire pour le consommateur, en l’occurrence pouvoir disposer de son propre véhicule », a expliqué son président le Dr Mustapha Zebdi dans un entretien à TSA, publié jeudi 15 octobre.
Pour Ferhat Ali, le retour à l’importation des véhicules de moins de trois ans n’est pas une bonne mesure, en raison de son impact sur le marché noir de la devise, et les risques liés au trafic de voitures. Dimanche, il a accusé des « bandes organisées » d’être derrière la campagne en faveur de l’importation des véhicules de moins de 3 ans, tout en la faisant passer pour une revendication de la population.
« Elles (bandes) sont presque toutes concentrées en France », a dénoncé Ait Ali, ajoutant que ces « bandes organisées » ne sont pas présentes en Allemagne ou en Espagne.