Le parlement espagnol a approuvé jeudi un décret du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez redonnant pleinement aux immigrés en situation irrégulière l’accès à la santé publique, limité en 2012 par les conservateurs.
Par 177 voix pour, 133 contre et 31 abstentions, les députés ont approuvé cette mesure annoncée par les socialistes peu après leur arrivée au pouvoir le 1er juin.
Le gouvernement de Mariano Rajoy, prédécesseur conservateur de Pedro Sanchez renversé par une motion de censure, avait limité en 2012 l’accès des sans-papiers à la santé publique, pour faire des économies alors que le pays s’enfonçait dans la crise.
L’alliance hétéroclite de partis de gauche et de formations nationalistes et indépendantistes qui a porté M. Sanchez au pouvoir a voté le nouveau texte, tandis que les conservateurs du Parti populaire ont voté contre et que les libéraux de Ciudadanos se sont abstenus.
Il prévoit que les immigrés en situation irrégulière pourront avoir accès au système de santé public “dans les mêmes conditions que les personnes ayant la nationalité espagnole”.
“La santé ne connaît pas de frontières, de papiers d’identité, de permis de travail ou de séjour”, a justifié la ministre de la Santé, Carmen Monton, devant les députés.
La députée conservatrice Teresa Angulo a elle accusé le gouvernement d'”ouvrir grand les portes de l’Espagne au tourisme sanitaire”.
La chambre des députés a également adopté la création de plus de 300 emplois publics destinés à mieux prendre en charge les migrants et les demandeurs d’asile.
L’Espagne est devenue la première porte d’entrée de l’immigration clandestine en Europe, avec plus de 33.000 arrivées depuis le début de l’année selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM).
Jeudi, le Conseil de l’Europe a exhorté le pays à améliorer l’instruction des demandes d’asile des migrants sur son territoire, en particulier dans les enclaves de Ceuta et Melilla en Afrique du nord.