La précampagne présidentielle en France est dominée par les thèmes liés à l’immigration, à l’identité et aux religions, notamment l’islam. Une nouvelle polémique éclate et concerne le vote de la France pour une résolution de l’ONU sur Al-Qods.
Le texte désigne le site de l’esplanade des Mosquées uniquement par sa dénomination arabe, en omettant la terminologie juive de « mont du Temple ». Le texte présente le site sous son seul nom musulman « Haram al-Sharif. »
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La résolution appelle « à maintenir sans changement le statu-quo historique » sur le lieu saint désigné par « Haram al-Sharif ». Pour les milieux judaïques et pro-israéliens, cette résolution ne reconnaît que la dimension musulmane de la ville. Elle nie « tout lien entre le Mont du Temple (ou esplanade des Mosquées) à Jérusalem, le judaïsme et le christianisme, le désignant comme un lieu exclusivement islamique », écrit par exemple sur son site la chaîne israélienne I24 News.
La résolution a été adoptée par 129 voix pour, 11 contre et 31 abstentions. La France fait partie des pays ayant voté pour le texte, ce qui a fait réagir les milieux pro-israéliens dans ce pays. L’un des premiers à le faire est le candidat à la prochaine élection présidentielle, Eric Zemmour.
« Les Nations Unies ne respectent décidément ni les Nations, ni leur histoire. C’est pourtant l’esprit de la Charte de 1945. Je regrette que la France d’Emmanuel Macron ait voté pour cette résolution », a écrit sur Twitter le candidat anti-immigration, lui-même d’origine juive.
Eric Zemmour dénonce
L’ex-candidat à la candidature des Républicains, Eric Ciotti, n’a pas apprécié lui aussi que la France vote pour la résolution.
« La diplomatie de la Honte ! La France vote contre notre allié Israël à l’ONU en déniant toute antériorité juive à Jérusalem Une provocation pour les Juifs du monde entier et de France Je reconnaîtrai Jérusalem comme capitale unifiée de l’Etat d’Israël », a tweeté celui qui est considéré comme le plus proche de l’extrême droite des cinq postulants à la candidature de la droite traditionnelle.
Les positions de Ciotti sur la question ne sont pas nouvelles. Pendant la précampagne pour les primaires des Républicains, il s’était engagé à reconnaître Jérusalem comme capitale unifiée d’Israël et à transférer l’ambassade de France dans cette ville, comme l’a fait Donald Trump pour la représentation américaine en 2018.
« Quand la France de Macron nie les liens entre Jérusalem, judaïsme et christianisme au seul profit de l’Islam », écrit pour sa part le magazine proche de l’extrême-droite Valeurs Actuelles.
Le grand rabbin de France, le Consistoire central et le Crif ont également dénoncé avec des morts très durs le vote de l’Etat français « d’autant plus que, rappellent-ils, la position française s’était réorientée ces dernières années, de sorte à garantir une situation plus équilibrée sur le dossier israélo-palestinien ».