Politique

L’état de santé des détenus Drareni et Nekkaz inquiète leurs avocats

Me Nabila Smaïl alerte sur la détérioration de l’état de santé psychologique et physique du journaliste Khaled Drareni et de l’activiste politique Rachid Nekkaz, incarcérés à la prison de Koléa à l’ouest d’Alger.

Me Nabila Smail, membre du collectif de défense des deux détenus, a tiré la sonnette d’alarme sur la situation du journaliste et de l’activiste politique. L’avocate a, dans une déclaration à TSA, expliqué que les deux détenus souffrent de malnutrition alors que leur état psychique est jugé inquiétant.

« Ils s’alimentent mal et sont privés du panier alors que du point de la loi c’est leur droit », s’offusque l’avocate qui a rendu visite aux détenus hier mardi 29 décembre.

« Drareni juge la nourriture infecte, se plaint du froid »

« Khaled (Drareni) juge que la nourriture est infecte. Il se plaint aussi du froid. Depuis trois mois, il est privé de journaux. Des livres relatifs au code pénal, à la Constitution, pourtant disponibles au sein de la bibliothèque de la prison, lui sont refusés », ajoute Me Smail.

Le cas de Rachid Nekkaz est encore « plus inquiétant », a estimé l’avocate. « Pour Nekkaz, c’est une catastrophe. Il nous a raconté qu’il consulte un psychologue, qu’il est mis dans un compartiment réservé aux condamnés définitivement pour terrorisme. Or, ces derniers l’empêchent de dormir et font du vacarme toute la nuit », relate l’avocate sur la base des propos que lui a tenus Rachid Nekkaz.

Ce dernier souffrirait aussi d’un problème de dentition « et il n’y a pas de matériel » pour se faire soigner à l’intérieur de la prison. « Nekkaz s’est vu renouveler le 5 avril dernier son mandat de dépôt, soit 24 heures après son expiration. La Chambre d’accusation a renouvelé le mandat de dépôt d’une façon antidatée ce qui est une grave violation de la loi. Et aux yeux de cette loi, Rachid Nekkaz est en détention arbitraire et abusive, sa détention est hors la loi », estime l’avocate en annonçant que des procédures vont être entamées pour contester cette décision.

Le collectif des avocats a demandé une entrevue avec le directeur de la prison de Koléa pour lui exposer les cas de Drareni et Nekkaz.

« Nous étions trois avocats à avoir rencontré le directeur de la prison, moi-même, Me Amel Si Ammour et Me Madjid Hachour. Nous l’avons mis devant ses responsabilités. Nous lui avons dit que si vous recevez des instructions, nous (collectif des avocats), agissons en fonction de ce que dit la loi, notamment lorsqu’un détenu vous saisit par écrit, vous devez répondre dans un délai de 10 jours. Or, pour Nekkaz cela fait 20 jours qu’il demande une audience et vous ne lui avez même pas répondu alors que c’est son droit », raconte Me Smail qui fait référence notamment à la loi 04/05 au droit du détenu.

« Vous y verrez que le détenu a le droit à une alimentation équilibrée, qu’on lui assure sa santé physique et morale », mentionne-t-elle.

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