La saison estivale, qui est synonyme de vacances et de repos, est une période à hauts risques en Algérie en raison des accidents de la route, intoxications alimentaires, des incendies et des noyades.
Les chiffres sont effarants. En 2021, des incendies d’une ampleur inédite ont endeuillé l’Algérie. Les feux de forêts qui se sont déclarés dans plusieurs régions du pays, notamment en Kabylie, ont fait des centaines de morts et réduit en cendre des milliers d’hectares de forêts.
À ce sujet, le colonel Farouk Achour, Directeur de l’information et des statistiques à la Direction générale de la Protection civile (DGPC) a indiqué ce dimanche 19 juin qu’en 2021, les feux de forêts ont ravagé plus de 100.000 hectares en Algérie. Les wilayas les plus touchées par les incendies étaient Tizi-Ouzou, Bejaïa, Khenchela, Guelma, El Tarf, Annaba, Jijel, Skikda, Ain-Defla et Bouira.
Une mobilisation permanente
Durant la saison estivale, la protection civile est particulièrement mobilisée. Elle intervient toutes les 37 secondes, soit l’équivalent de 400 interventions par jour, selon le même responsable. « Pendant la saison estivale, nous enregistrons un nombre record d’accidents », a alerté le colonel Farouk Achour.
Le nombre d’accidents enregistrés durant l’été 2021 est effarant. En 2021, « 40% des accidents sont survenus durant la saison estivale », a dévoilé le colonel Achour. »C’est énorme », a-t-il souligné, en ajoutant que « durant la saison estivale, on enregistre un nombre record d’accidents ».
« L’année passée, durant la saison estivale, nous avons enregistré 42.000 interventions en matière d’accidents de la route. 20.000 interventions en ce qui concerne les feux de forêts. 70.000 interventions en rapport avec les risques liés à la surveillance des plages et des baignades. 70.000 interventions en matière d’incendies urbains et industriels, 50.000 accidents domestiques et 180.000 interventions de secours aux personnes », a détaillé le directeur de l’information de la DGPC.
Le risque de noyade
En Algérie, la saison estivale a été lancée dans plusieurs villes côtières du pays le vendredi 17 juin. Le directeur de l’information DGPC a, à cet effet, tenu à lancer un appel à la vigilance concernant les risques de noyade.
« Nous avons enregistré, l’année passée, 84 décès causés par les noyades dans les plans d’eau. Ce sont malheureusement des enfants entre 6 et 17 ans « , a regretté le colonel Farouk Achour.
Il a souligné que sur les 622 plages existantes en Algérie, 427 sont autorisées à la baignade. « Il y a un effort qui est fait, d’année en année, pour essayer de réduire le nombre de plages interdites… Si des plages sont interdites, c’est pour des raisons de sécurité», a-t-il souligné. « Il faut absolument éviter d’aller sur les plages interdites », a-t-il lancé.
« Nous sommes sur tous les fronts »
Feux de forêts, noyades, accidents de la circulation, selon le colonel Farouk Achour, la Protection civile est prête à affronter toutes les situations cet été.
« Un plan a été élaboré spécifiquement pour cette année. Il s’étale sur plusieurs étapes. Il a commencé au mois d’avril. Il prend en compte l’ensemble des problématiques, que ce soit en termes de feux de forêts, de feux de récolte, de noyades, d’accidents de la circulation ou d’intoxications alimentaires. Nous sommes sur tous les fronts. Le plan qui a été établi vise à prendre en charge l’ensemble de ces risques », a-t-il rassuré.
Au sujet des feux de forêts qui ont déjà fait deux morts la semaine passée à Skikda, le directeur de l’information de la DGPC a rassuré. « Nous avons mis le paquet. Nous avons 505 unités d’intervention qui totalisent au quotidien 15.000 éléments, qui ont pour mission de prendre en charge le volet feux de forêts. A cela s’ajoutent les 65 colonnes mobiles qui ont été engagées, et qui totalisent elles 4000 éléments par jour, et les 715 engins d’incendie tous types confondus (dont dispose l’Algérie). Le dispositif aérien a aussi été étoffé », a déclaré le colonel Farouk.
L’Algérie a notamment affrété un avion bombardier d’eau russe pour lutter contre les incendies à Skikda. Des hélicoptères de l’armée sont aussi mobilisés.
Selon lui, « l’effort qui a été engagé cette année permettra de répondre le plus rapidement possible à la problématique des feux de forêts ».