Cet été risque d’être “plus chaud que la normale” sur une bonne partie de l’Europe et du bassin méditerranéen, selon Météo-France, qui anticipe en revanche des températures proches de la moyenne sur la façade Atlantique.
Sur le sud-est du continent (incluant une moitié-est de la France), l’organisme privilégie un “scénario plus chaud” et moins de précipitations que la normale, du fait de la “persistance probable” d’un fort anticyclone, indique la prévision estivale (juin à août), présentée vendredi.
Sur la façade Atlantique, l’influence de l’océan, encore “anormalement frais”, devrait se faire sentir.
Ailleurs, aucun scénario n’est privilégié, selon Météo-France, qui se base sur l’ensemble EUROSIP (composé de modèles de Météo-France, du Met Office britannique, ou encore du National center for environmental prediction américain).
Signal du déréglement climatique, les récentes décennies ont connu une hausse des températures moyennes, comme en Ile-de-France, où les cinq années les plus chaudes depuis 50 ans ont été observées au 21e siècle: 2011, 2014, 2015, 2017 et 2003, souligne Météo-France dans une synthèse régionale publiée vendredi.
À l’échelle saisonnière, c’est l’été qui se réchauffe le plus dans la région (environ +0,4°C par décennie), suivi du printemps (+0,3°C par décennie). En automne et hiver, les tendances sont aussi à la hausse.
Les 5 étés les plus frais ont tous été observés avant 1980.
Et pour trouver l’hiver le plus froid, il faut remonter à 1962-63. Les 10 hivers franciliens les plus doux ont eu lieu depuis la fin des années 1980 (sauf l’exception de 1974), avec un record de douceur pour 2006-07 et 2015-16. De ce fait, le nombre annuel de jours de gel diminue: moins 3 à 4 jours par décennie depuis 1959!
Les projections, elles, montrent un réchauffement au moins jusqu’aux années 2050, les gaz à effet de serre déjà émis persistant longtemps dans l’atmosphère. La suite dépendra des actions menées pour les réduire.
Canicule précoce de juin 2017, vague de chaleur tardive à l’été 2016… autant de “phénomènes remarquables” qui d’ici la fin du siècle, pourraient être plus fréquents, mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs à Paris et en Île-de-France, prévient Météo-France.
Selon une analyse menée à partir de simulations (projet Extremoscope), les deux vagues tardives de 2016 avaient une probabilité “extrêmement faible” de se produire dans le climat de 1971-2000, alors qu’à horizon 2030 et plus encore 2050, ces températures seront “fréquentes”.