Monsieur le Procureur,
Plus de 9.000 Palestiniens, dont 70 % de femmes et d’enfants selon l’ONU, ont été assassinés ces derniers jours par l’Etat d’Israël, de manière ouverte et assumée.
Malgré les protestations et les condamnations des peuples et de l’extrême majorité des Etats du monde, de l’ONU et des organisations internationales, Israël, soutenu et encouragé par les Etats-Unis et les pays européens, accentue et démultiplie les crimes de guerre à Gaza et en Cisjordanie.
En plus de ces crimes de guerre et de génocide caractérisés, Israël pratique ouvertement une politique de nettoyage ethnique et de déportation des survivants.
Tous ces crimes, leur nombre et la qualité des victimes, ne sont-ils pas déjà suffisants pour enclencher immédiatement les procédures de poursuites pénales contre les dirigeants israéliens et leurs complices ?
Cela fait deux ans depuis que la Cour Pénale Internationale (CPI) a ouvert une enquête qui n’en finit plus sur les crimes de guerre d’Israël de 2014, pourtant tous évidents car documentés, assumés et continus.
Deux poids, deux mesures
Depuis, non seulement il ne s’est rien passé, mais Israël a poursuivi sa politique d’Apartheid, de dépossession, d’expropriation, de déplacements, de colonisation et de crimes de guerre, de crimes de génocide et de crimes contre l’humanité.
Pourtant, dans le conflit ukrainien, il n’a pas suffi plus de 12 mois à la CPI pour lancer une enquête et des mandats d’arrêts internationaux contre les dirigeants russes. Que se passe-t-il alors avec les dirigeants israéliens ?
En raison de l’inaction de la CPI et du soutien et l’encouragement dont il jouit de manière inconditionnelle de la part de membres de cette même Cour, les dirigeants israéliens se sentent tellement impunis qu’ils assument leurs crimes et méprisent avec autant d’arrogance l’ONU et les Etats du monde.
« Quelle escalade supplémentaire sur l’échelle de l’horreur ? »
Seriez-vous l’otage de l’immoral et odieux de deux poids deux mesures ?
Votre récent déplacement au poste frontalier de Rafah en Égypte pour constater le blocage israélien de l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza n’est pas pour rassurer sur l’avancée de votre enquête entamée en 2021.
A part indiquer que le blocage de l’aide humanitaire peut être qualifié de crime de guerre, manifestement vous n’y avez vu, entendu ou lu aucun crime de guerre caractérisé déjà commis par Israël et pouvant donner lieu immédiatement à des poursuites pénales contre ses dirigeants.
Quelle escalade supplémentaire sur l’échelle de l’horreur et des crimes de masse faut-il atteindre pour que la CPI engage enfin des poursuites ?
*Vice-président de Jil Jadid
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