Monsieur le Président
Vous avez été élu Président de la République à l’issue d’un scrutin organisé à un moment où le pays connaît de grands bouleversements provoqués par les tenants du cinquième mandat dont l’imposture est la seule vérité.
La faible participation citoyenne à ce scrutin n’affectera nullement la crédibilité de votre élection.
Elle n’entame pas aussi facilement la légitimité de votre victoire si votre gouvernance ; marquée par votre attachement aux droits fondamentaux et libertés publiques, inspire les grandes réformes qu’il importe d’engager tout particulièrement à l’endroit de la si nécessaire et indispensable indépendance. De la justice à l’égard des précieuses libertés tout particulièrement la liberté d’expression.
Les graves dérives de la justice que l’on espérait voir résorbées par la dynamique du HIRAK se sont paradoxalement amplifiées et les droits et libertés en régression continue ont atteint des seuils jamais égalé dans le passé.
L’incroyable ignominie, sans pareille depuis l’instauration du système judiciaire et dont a été victime l’un des nobles fils du peuple – Karim Tabbou – traduit fidèlement l’état de délabrement particulièrement avancé de ce système.
Un homme, qui aime son pays et lutte pacifiquement pour l’instauration de la. Démocratie et ses valeurs de participation citoyenne, est la cible de cette tragédie
À peine rentré chez lui grâce à une liberté provisoire qu’il est remis illico presto en prison pour une deuxième affaire dont il ignore les tenants et aboutissants.
À l’ignoble procédure de jugement dont était mardi dernier, victime Karim TABOU telle qu’elle a été conduite par le magistrat de l’audience est une grave déconfiture du système judiciaire.national.
Ce qui est arrivé à Karim TABOU dépasse la déconfiture. C’est une voie de fait caractérisée parce qu’on ne peut rattacher la procédure de jugement qui lui a été appliquée à une règle de droit.
On l’extirpe, le matin du mardi 24 du mois courant, de sa cellule pour le conduire à la Cour d’Alger
Il est présenté au juge pour être jugé. Sans aucune hésitation ce dernier rejette sa demande de renvoyer l’affaire à une date ultérieure.
Karim TAbbou pris d’un grave malaise s’écroule. Les signes d’une hémiplégie apparaissent au niveau de son visage. C’est certainement un AVC dû à un pic de tension. Il est évacué à l’infirmerie. Ses avocats arrivent et demandent un délai. Le juge justifie son refus pour avoir reçu une instruction lui envoyant de renvoyer toute affaire.
Il leur demande de plaider en l’absence de leur client. Ils refusent et demande de voir leur client.
Le juge lève la séance et quitte la salle d’audience pour délibérer. Son verdict quand il revient est délirant : une année d’emprisonnement. Les 6 mois de sursis prononcés par le Tribunal de Sidi M’Hamed deviennent fermes
Cette débâcle du système judiciaire qui a étalé au grand jour son sinistre show est l’œuvre accomplie d’une conception surannée de la justice réduite à servir le pouvoir des Hommes que valeur fondamentale assurant la primauté du droit et l’application saine de la loi
Paradoxalement ses magistrats sont compétents dans leur grande majorité dès lors qu’ils ne sont pas perturbés par le puissant qui impose son instruction à leur intime conviction
Une telle conception de la justice si décriée par le peuple qu’elle est censée servir et dire le droit en son nom ne peut perdurer sans perdre de sa crédibilité déjà entamée par les attitudes de reniement que lui inflige les citoyens à cause de la répression des revendications populaires pour la préservation des droits fondamentaux et des libertés individuelles et collective
Monsieur le Président
L’ignominie judiciaire qui a atteint Karim TABOU est le symbole le plus significatif de la banqueroute de l’État dont le système judiciaire en est le responsable de cette faillite. Cette grave dérive doit être à jamais bannie de notre conception de la justice dont le fonctionnement doit être conforme à la Loi et non à l’instruction
Une.reforme globale du système judiciaire s’impose aujourd’hui comme une nécessité vitale et dont l’évaluation doit être assurée par une conférence nationale annuelle.
Les gouvernants qui vous ont précédé ont échoué dans la conduite de leurs politiques judiciaires pour n’avoir pas pris en compte cette valeur essentielle seule à même d’assurer la protection de droits fondamentaux et des libertés.
Veuillez agréer, Monsieur le Président l’expression de ma haute considération.