Le marché noir des devises en Algérie est dans tous ses états. Les cours de l’euro et du dollar face au dinar algérien évoluent d’une façon erratique, au gré du principe de l’offre et de la demande, mais aussi en fonction d’autres facteurs, parfois invisibles, qui pèsent sur les transactions.

Après un pic historique à 262 dinars l’unité lundi 9 décembre, l’euro a dégringolé ce mercredi 11 décembre pour s’établir à 257 dinars. En deux jours, il a perdu cinq dinars, ce qui est important, mais son taux reste toujours élevé et hors de portée de la majorité des Algériens.

Pour le dollar, il a suivi la même tendance baissière. De 248 dinars l’unité lundi dernier, il est échangé à 246,5 dinars algériens ce mercredi 11 décembre.  Cette baisse ne prédit en rien de l’évolution du marché noir des devises en Algérie. Les cours peuvent s’écrouler subitement ou augmenter de la même façon.

L’euro a déjà atteint la barre symbolique de 260 dinars fin septembre dernier. Alors que beaucoup prédisaient une poursuite de sa hausse, c’est le contraire qui s’est produit, puisque la monnaie unique européenne a reculé face au dinar, tout en restant au-dessus du seuil de 250 dinars.

Marché noir des devises : voici les cours de l’euro et du dollar ce mercredi 11 décembre

Si la baisse d’octobre a été en partie causée par la décision des autorités de suspendre l’immatriculation des véhicules de moins de 3 ans dont l’achat se fait via des devises achetées au marché noir, la dégringolade même relative de l’euro enregistrée ce mercredi 11 décembre pourrait être liée à la hausse du montant de l’allocation touristique pour les voyageurs algériens.

Dimanche, le président Abdelmadjid Tebboune a validé une hausse importante de l’allocation touristique pour les Algériens, qui passe de l’équivalent en devises de 15.000 dinars (soit 100 euros au taux de change officiel actuel de la monnaie unique européenne) à 750 euros pour les adultes.

Cette mesure qui entre en vigueur en janvier 2025 et dont les modalités d’application n’ont pas été encore fixées, va peser sur le marché noir devises. Jusque-là, les Algériens sont  obligés au change au noir pour acquérir les devises dont ils ont besoin pour voyager à l’étranger. Avec la hausse de l’allocation touristique à 750 euros par an, le marché noir des devises va perdre une partie non négligeable de sa clientèle.