Fabrice Leggeri, le directeur de Frontex, l’agence européenne de garde-côtes et garde-frontières, a alerté sur l’augmentation d’un risque pour la sécurité en Europe à travers l’arrivée de migrants « non détectés » provenant d’Algérie et de Tunisie, a indiqué, mardi 27 mars, Europa Press.
« Nous sommes tous conscients que les préoccupations sécuritaires et les menaces terroristes ne sont pas moins élevées que les années précédentes », a-t-il déclaré lors d’une Commission au Parlement européen.
Durant ce rendez-vous, le directeur français a expliqué qu’actuellement, il existe un risque plus accru de « trafics de drogues et d’éventuelles menaces terroristes dues aux arrivées incontrôlées et au regard de la situation de l’État islamique en Syrie et en Irak ». Il a également précisé que ces menaces pesant sur la sécurité de l’Europe sont liées à « ces flux non détectés qui viennent d’Algérie et de Tunisie ».
Les migrants en provenance d’Algérie et de Tunisie, une menace terroriste ?
« Nous devons nous assurer que les entrées irrégulières non détectées ne représentent pas une menace pour la sécurité », a-t-il souligné, sans jamais évoquer les termes de djihadiste ou d’islamiste. Le patron de Frontex en a profité pour rappeler que son agence a lancé un nouveau système de surveillance aérienne avec ses propres avions. Une méthode qu’il juge « pertinente » pour détecter avec précision l’arrivée de ces migrants venant d’Algérie et de Tunisie. Concernant les deux pays maghrébins, ces départs vers l’Europe ont augmenté, indique l’agence de presse espagnole.
Par ailleurs, Fabrice Leggeri a rappelé que Frontex a désormais le droit de récolter les données personnelles des migrants afin de combattre le crime organisé et se prémunir du terrorisme, tout comme l’organisme est en mesure de remettre aux mains des autorités policières nationales ou à Europol un migrant considéré comme « suspect ». Il a toutefois tenu à rappeler que Frontex n’est pas une « agence antiterroriste ».
Enfin, Leggeri a estimé « approximativement à 6.000 » le nombre de migrants débarqués de manière irrégulière en Italie depuis le 1er janvier, soit 62% de moins que l’an passé. Bien que la majorité de ces migrants sont originaires d’Érythrée (1500), l’agence européenne a constaté une arrivée croissante de Tunisiens (1200), une tendance jugée « nouvelle » par le numéro 1 de Frontex.
La Libye (71%) et la Tunisie (20%) représentent les deux premiers points de départ vers l’Italie. Les deux pays sont suivis par la Turquie (5%), puis l’Algérie et la Grèce (2%), comptabilisant un nombre beaucoup moins élevé de ressortissants.
Quant à l’Espagne dont l’arrivée de migrants est en augmentation selon Frontex, elle a été le troisième pays ayant accueilli le plus de migrants l’an passé, derrière l’Italie et la Grèce.