L’ancien commandant des forces armées américaines en Europe, le général Ben Hodges, a mis en garde mercredi contre une « probabilité très forte » d’un conflit armé entre les Etats-Unis et la Chine dans le Pacifique.
« Je pense que dans 15 ans, ce n’est pas inévitable mais très fortement probable, nous soyons en guerre contre la Chine », a déclaré le général américain, récemment passé à la retraite, lors d’un Forum sur la sécurité à Varsovie.
Dans cette perspective, « les États-Unis ont besoin d’un pilier européen très puissant », a souligné M. Hodges, qui a occupé le poste de commandant de l’armée américaine en Europe jusqu’en 2017. Il est à présent expert en études stratégiques au Centre pour l’analyse de la politique européenne (CEPA), basé à Washington.
Concernant la Russie, les manœuvres que l’Otan vont lancer en Norvège se veulent une démonstration de force et d’unité. Du 25 octobre au 7 novembre, jusqu’à 50.000 soldats participeront à l’exercice Trident Juncture 18, le plus important rassemblement de personnel et de matériel de l’Otan depuis la fin de la guerre froide.
« Il est de l’intérêt des Américains – et les dirigeants américains le savent bien – de disposer d’un pilier européen très fort, même si aucun pays européen ne dépensait un euro pour sa propre défense. La stabilité et la sécurité en Europe sont dans l’intérêt du Etats-Unis », a expliqué M. Hodges à l’AFP.
« On va continuer à investir ici en Europe, à s’entraîner, à exercer les forces en rotation et celles qui sont déployées en permanence, dans cette perspective éventuelle que dans dix ou quinze ans nous devrons nous battre dans le Pacifique », a-t-il ajouté.
En réaction à la politique de la Russie en Ukraine depuis 2014, l’Otan a renforcé sa présence dans la région, installant notamment des bataillons multi-nationaux en Estonie, Lettonie, Lituanie et Pologne. Washington a de son côté déployé un nouveau quartier militaire en Pologne et environ 6.000 soldats sur le flanc est de l’Otan en Europe.