Farid Zinedine Bencheikh, ancien directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), a été placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction du tribunal militaire de Blida, rapporte ce mardi 1er octobre le quotidien El Watan. 

Il s’agit du deuxième chef de la police algérienne à se retrouver derrières les barreaux après le général Abdelghani Hamel, arrêté en 2019 et condamné pour corruption. 

Farid Bencheikh est poursuivi selon la même source pour « abus de fonction », « trafic d’influence », « atteinte aux institutions de l’Etat » et « connexions avec un ancien ambassadeur de France à Alger et un des chefs d’antenne de la chancellerie », selon El Watan.

Il est reproché notamment à l’ancien DGSN de « présumées connexions avec des cyberactivistes algériens installés à l’étranger, qu’il aurait utilisés pour ‘porter atteinte’ aux institutions de  l’Armée et de la Présidence à travers ‘des attaques coordonnées’ contre leurs responsables et leurs cadres », ajoute le même journal. 

Farid Bencheikh a dirigé la police algérienne entre mars 2021 et janvier 2024. Il a été relevé de ses fonctions suite à la découverte, fin 2023 à l’aéroport parisien d’Orly, d’un migrant clandestin algérien caché dans le train d’atterrissage d’un avion en provenance d’Oran. 

Farid Bencheikh, ancien chef de la police algérienne, inculpé et placé sous mandat de dépôt 

L’affaire pour laquelle il est poursuivi ainsi que plusieurs de ses collaborateurs, dont le directeur central de la communication de la DGSN, a pour origine le vol en France du téléphone de Said Bensedira, explique le Watan.

Le téléphone a fini par atterrir sur le bureau du DGSN et certaines informations qu’il contenait auraient été refilées à des personnes à l’étranger qui activent sur les réseaux sociaux et qui ont fait l’objet de condamnations par la justice algérienne. 

D’autres informations, rappelle le média,  « ont fait l’objet de rapports adressés au chef de l’Etat confortant la thèse du complot contre sa personne qui avait suscité, durant l’été 2023, une enquête qui a eu de la peine à aboutir ».

En avril dernier, la justice militaire a pris en main l’affaire, confiée à la Direction centrale de la sécurité de l’armée (DCSA). Plusieurs personnes ont été inculpées et placées en détention provisoire, mais Farid Bencheikh a été laissé en liberté provisoire et frappé d’une interdiction de sortie du territoire national (ISTN). 

Après un complément d’enquête demandé par le juge d’instruction du tribunal militaire de Blida aux officiers de la DCSA, l’ancien DGSN a de nouveau été convoqué, et placé sous mandat de dépôt après son audition. Selon El Watan, de nouveaux éléments sont apparus pendant l’enquête, « enfonçant davantage l’ancien responsable de la police ».