Les enquêtes contre la grande corruption et les incarcérations d’ex-hauts responsables durant le règne du défunt président de la République Abdelaziz Bouteflika se poursuivent.
Après le placement sous mandat de dépôt de l’ex-ministre des Ressources en eau Hocine Necib en juillet dernier, un autre ex-haut responsable de l’ère Bouteflika a été écroué ce dimanche 26 septembre, rapportent plusieurs médias.
Il s’agit de Mohamed Loukal, 71 ans, qui a été PDG de la Banque extérieure d’Algérie (2001-2016, la plus grande banque du pays parce que Sonatrach y est domiciliée).
M. Loukal est poursuivi pour « abus de pouvoir » et d’ « octroi d’indus privilèges au cours de son mandat de directeur de la Banque extérieure d’Algérie de 2001 à 2016 ».
En juin 2016, il a été désigné gouverneur de la Banque d’Algérie. Il avait succédé à Mohamed Laksaci qui avait été limogé par Abdelaziz Bouteflika. Après près de trois ans à la tête du régulateur, M. Loukal a été nommé ministre des Finances dans le gouvernement de Nourredine Bedoui le 31 mars 2019, deux jours avant la démission du président Bouteflika, sous la pression de la rue et de l’armée.
Il avait succédé à Abderrahmane Raouiya qui lui reprend son poste dans le premier gouvernement du président Abdelmadjid Tebboune, le 4 janvier 2020.
M. Loukal a comparu le 20 avril 2019 devant le procureur du tribunal de Sidi M’hamed dans le cadre d’une enquête sur la dilapidation de deniers publics et octroi d’avantages illégaux.
L’incarcération de Mohamed Loukal rallonge la liste, déjà longue, des ex-ministres et anciens premiers ministres de Bouteflika, qui ont été arrêtés dans le cadre des grandes enquêtes anti-corruption, lancées après le départ forcé de Bouteflika de la présidence de la République.
Parmi eux figurent Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, qui ont dirigé à plusieurs reprises, les gouvernements sous Bouteflika, Tahar Khaoua, Hocine Necib, Amar Ghoul, Djamel Ould Abbès, Said Barkat, Abdelmalek Boudiaf, Tayeb Louh, Khalida Toumi, Youcef Yousfi, Djamila Tamazirt, et Mohamed Ghazi.
Décédé vendredi 17 septembre à l’âge de 84 ans, le président Abdelaziz Bouteflika a dirigé l’Algérie de 1999 à 2019. Il a été chassé du pouvoir par la rue et l’armée, après près de deux mois de manifestations populaires inédites dans tout le pays. Sous son règne, de nombreux scandales de corruption ont éclaté comme ceux de Sonatrach et de l’autoroute est-ouest. Après son départ, de nombreux ex-ministres et ex-hauts responsables ont été arrêtés et certains ont été condamnés à de lourdes peines pour des faits de corruption.