Un autre ex-officier supérieur est rattrapé par la Justice. Le général-major Abdelhamid Ghriss, secrétaire général du ministère de la Défense nationale (MDN) jusqu’à mars dernier, a été placé sous mandat de dépôt la semaine dernière par un juge du tribunal militaire de Blida, rapporte ce mardi 13 juillet le quotidien El Watan.
La même source précise que le général Ghriss est poursuivi pour des faits d’ « enrichissement illicite », d’ « abus de fonction » et de « détournement de deniers publics » remontant à l’époque de son passage à la tête de la direction « organisation et logistique » du MDN ainsi qu’à la période où il a assuré les fonctions de SG du ministère (2018-2021) « avec d’importantes prérogatives, qui le mettaient au centre de nombreux marchés et transactions militaires, et dans le premier cercle de feu Gaïd Salah (alors chef d’état-major et vice-ministre de la Défense, NLR) ».
Avant d’être incarcéré, il avait fait l’objet une ISTN (interdiction de sortie du territoire national).
« Badissiya-novembriya »
Citant « des sources bien informées », El Watan ajoute qu’outre ces accusations de corruption, l’ancien secrétaire général du MDN « est présenté comme un acteur important’ du réseau de généraux qui était derrière la guerre électronique menée sous le slogan «badissiya-novembriya» tout au long du hirak en 2019, pour tantôt attaquer des personnalités publiques et politiques, des militants du hirak ou même des hommes d’affaires, tantôt pour véhiculer des discours violents contre l’emblème amazigh ».
Le journal rappelle que plusieurs officiers supérieurs membres de ce réseau sont derrière les barreaux, dont l’ancien directeur de la sécurité intérieure, le général-major Wassini Bouazza, les ex-directeurs de la sécurité de l’armée, les généraux Nabil et Belmiloud, l’ancien directeur des transmissions, le général-major Abdelkader Lechekhem et l’ancien directeur central du matériel, le général-major Ali Akroum.
La justice militaire leur reproche « le rôle qu’ils auraient joué, de près ou de loin, dans cette ‘guerre électronique’ aux graves conséquences », écrit El Watan qui souligne qu’une trentaine de généraux et généraux-majors ainsi que des colonels sont actuellement détenus à la prison militaire de Blida.