Dans un entretien accordé à TSA, le rédacteur en chef adjoint du journal suisse La Tribune de Genève, Olivier Bot, revient sur la présence du président Bouteflika à l’hôpital de Genève où il est se trouve depuis le 24 février dernier.
Quelle est l’ambiance actuellement autour de l’hôpital de Genève par rapport à l’hospitalisation du président Bouteflika ?
Il y a eu par le passé une manifestation d’Algériens, on nous avait signalé que c’était le cas ce matin. On est allé sur place, en fait c’est très calme, il n’y a pas de manifestation. À notre connaissance le président Bouteflika est toujours hospitalisé à Genève. La situation est normale, sauf que le secteur privé au huitième étage de l’hôpital est sous bonne garde. Il n’y avait de mouvement particulier quand on y était il y a quelques heures
Vous mentionnez que le président se trouve au huitième étage. Avez-vous des informations concernant le service il se trouve ?
Il se trouve en fait dans un secteur privé de l’hôpital, ce sont des chambres qui sont réservées. C’est une partie de l’hôpital qui est faite pour ce type de malades, de personnalités. Ce n’est pas lié à un service particulier. Maintenant ce qu’on sait, c’est qu’il a été hospitalisé là en raison de l’excellence du service neurologique aux Hôpitaux universitaires de Genève. C’est ce qui explique probablement pourquoi il est là plutôt qu’au Val-de-Grâce ou à Grenoble comme par le passé.
Quel genre de dispositif est mis en place autour du président ?
À notre connaissance, il y a Nacer son frère. D’après nos informations, il y a aussi quatre médecins algériens. Concernant qui assure sa sécurité, personnellement je ne sais pas mais vraisemblablement il s’agit d’un policier genevois.
Comment est perçue la présence du président Bouteflika en Suisse ?
Genève est une ville internationale qui a l’habitude de la présence de responsables et de chefs d’État, en raison de l’existence des sièges de l’Onu et des agences liées à l’Onu, au CICR, et aux négociations diplomatiques qui ont lieu ici. En soi, sa présence fait moins de bruit que si c’était dans une ville qui est moins habituée à des visites de chefs d’État.
Quelle est l’attitude du gouvernement suisse par rapport à la présence du président Bouteflika ?
Nous avons contacté le département général des Affaires étrangères, qui ne commente pas. L’éthique médicale, c’est de soigner les gens qui sont malades. Après il y a des représentants d’État qui ne sont pas nécessairement des démocraties qui viennent à Genève discuter, il y a des groupes armés qui viennent discuter à Genève… Il n’y a pas de tri de ce point de vue-là.
Des rumeurs ont circulé en Algérie concernant l’hôpital de Genève dont le standard téléphonique aurait été débordé par des appels d’Algériens. Avez-vous des informations sur ce sujet ?
Il y a eu effectivement un appel lancé sur les réseaux sociaux demandant de contacter l’hôpital. Nous avons, nous aussi, reçu quelques appels téléphoniques sur ce sujet. Il y a eu apparemment un effet boule de neige au point que, d’après ce qu’on a appris ce matin, l’hôpital s’est mis à un moment sur messagerie automatique, sur répondeur, vu le nombre d’appels d’Algériens à l’hôpital qui demandent pour certains l’état de santé du président, et pour d’autres qui disent en gros « gardez le ».
Est-ce que les appels reçus peuvent poser des problèmes au fonctionnement de l’hôpital ?
Évidemment, ça peut poser des problèmes. C’est probablement pour ça qu’une messagerie s’est mise en place.