Hadda Hazem, directrice de publication d’Al-Fadjr, a arrêté, ce lundi 20 novembre, sa grève de la faim avant d’être transportée à l’hôpital pour des soins, a-t-on constaté. Sa décision a été prise à l’issue d’un rassemblement de solidarité qui a été organisé devant le siège de son journal situé à la maison de la presse Tahar Djaout à Alger.
Des journalistes, des militants d’organisations de droits de l’Homme dont Amnesty International et des cadres de partis politiques dont le RCD se sont déplacés pour témoigner leur solidarité avec la journaliste qui proteste depuis le 13 novembre contre « les pressions » subies par son journal via la publicité publique.
Quelques minutes après le début du rassemblement, Hadda Hazem, complètement affaiblie, sort du siège de son journal. Certains journalistes ont pris la parole dont Hmida Ayachi, ancien patron d’Algérie News. « Il s’agit d’une grève de principe qui ne concerne pas seulement Al-Fadjr, mais tous les journaux », explique l’ancien éditeur qui affirme que Hadda Hazem se trouve dans l’incapacité de parler.
Hmida Ayachi rappelle que « c’est une question d’avenir pour la presse » avant d’évoquer le déplacement du comité de soutien de la directrice d’Al-Fadjr au ministère de la Communication hier dimanche. « Le ministre de la Communication ne nous a pas reçus. C’est l’un de ses conseillers qui l’a fait », assure-t-il. « Nous avons été reçus debout dans un entresol », précise El Kadi Ihsane, patron de Maghreb Emergent.
El Kadir Ihsane a clairement appelé Hadda Hazem à mettre fin à sa grève de la faim tout en estimant nécessaire de « maintenir la pression parce que le ministre de la Communication n’est pas là pour se cacher ». C’est Omar Belhouchat, directeur de publication d’El Watan qui prend ensuite la parole. Pour lui, Hadda Hazem est une véritable « héroïne ».
« Elle ne demande pas de l’aumône. C’est une journaliste très courageuse. Elle est beaucoup plus attachée à son pays que ceux qui ont pris la décision (d’arrêter la publicité, NDLR) », affirme Omar Belhouchet qui a lui aussi appelé la directrice d’Al-Fadjr à suspendre sa grève « parce que ce pouvoir ne le mérite pas ».
Le directeur d’El Watan est revenu sur le monopole exercé par l’État sur la publicité publique. « C’est devenu une machine contre la presse. Nous avons le droit de parler de notre pays », lance-t-il avant d’estimer que « le travail de sape n’est pas bon pour le pays ».
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