L’Algérie est arrivée à la 134e place au classement de la liberté de la presse 2017 de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), publié ce mercredi. Elle perd ainsi 5 places par rapport à 2016. Elle arrive derrière le Maroc classé 133e et la Tunisie 97e.
« L’année 2016 a été particulièrement difficile pour la presse algérienne qui a dû faire face à la mort en détention de Mohamed Tamalt, emprisonné pour des informations postées sur son journal en ligne. La détention de deux professionnels des médias et d’un blogueur ainsi que l’annulation par les autorités algériennes du rachat du journal arabophone El Khabar ont contribué à donner le ton cette année sur la volonté de museler la presse du gouvernement algérien« , note RSF dans ce rapport relatif à l’Afrique du Nord rendu public lors d’une conférence de presse à Tunis.
« La liberté de la presse s’est fortement érodée dans le pays. Les sujets tabous -santé du chef de l’État, avoirs des dirigeants algériens, corruption… – restent nombreux et l’étranglement économique des titres indépendants se poursuit (…)« , précise l’ONG.
Pour le cas de la Tunisie, seul pays à avoir réussi sa transition, l’ONG relève que le pays pâtit d’un « climat défavorable à la consolidation d’une presse libre en raison de la persistance de l’autocensure et des conflits d’intérêts au sein des médias », tandis qu’au Maroc, elle pointe du doigt les exactions commises par le Makhzen à l’endroit des journalistes non professionnels au Sahara occidental.
Le meilleur score au Maghreb est à l’actif de la Mauritanie (55e) alors que la Libye, en proie au chaos, arrive à la 163e place. Au niveau mondial, la Norvège arrive en tête du classement, alors que la Corée du Nord clos la liste.