Le président de la Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a haussé le ton ce mardi en menaçant le maréchal Khalifa Haftar de lui donner « la leçon qu’il mérite » dans le cas où ce dernier poursuivrait son offensive contre le gouvernement d’union nationale (GNA) soutenu par la Turquie, rapportent plusieurs médias.
« La Turquie n’hésitera pas à donner à Haftar la leçon qu’il mérite, s’il poursuit ses attaques contre le gouvernement légitime et nos frères en Libye », a déclaré le président Erdogan cité par la télévision étatique turque TRT.
Les déclarations fracassantes du président turc interviennent 24 heures après que le maréchal Haftar ait refusé de signer l’accord de cessez-le-feu négocié lors de pourparlers organisés à Moscou sous l’égide de la Russie où étaient présents Haftar ainsi que le président du GNA, Fayez Al-Sarraj. Les deux parties belligérantes ne se sont pas rencontrées lors de pourparlers à Moscou, effectuant les négociations à travers les ministres russes et turcs de la Défense et des Affaires étrangères.
Alors que l’accord a été signé par Al-Sarrah, le maréchal Hafatar avait réclamé lundi soir un délai de réflexion supplémentaire devant prendre fin ce mardi matin. Il finira cependant par quitter la capitale russe sans signer l’accord de cessez-le-feu. Une décision dénoncée par Erdogan. « Le gouvernement légitime de Tripoli avait une volonté constructive. Mais Haftar n’a pas voulu signer l’accord de cessez-le-feu. Il a d’abord attendu, puis a quitté, a fui Moscou », a tancé le président turc.
« Si Haftar continue ainsi, il sera exclu du Processus de Berlin », a quant à lui averti le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlut Cavusoglu, cité par TRT, ajoutant que « le texte était prêt, il ne manquait plus que la signature », a-t-il poursuivi.
La conférence sur la Libye doit avoir lieu ce dimanche 19 janvier à Berlin, avec la participation du président de la république Abdelmadjid Tebboune qui a été invité lundi par la chancelière allemande Angela Merkel.
Les forces du maréchal Haftar et du GNA avaient accepté dimanche l’appel à un cessez-le-feu en Libye lancé mercredi par la Russie et la Turquie.
L’accord est supposé être entré en vigueur ce dimanche à minuit. Le maréchal Haftar avait initialement rejeté l’appel en affirmant que « la stabilité ou la relance du processus politique » en Libye ne pouvaient être réalisées avant « l’éradication des groupes terroristes » et « la dissolution et le désarmement des milices qui contrôlent la capitale libyenne », allusion aux forces loyales au GNA.
Fayez Al-Sarraj avait conditionné samedi un cessez-le-feu en Libye par le retrait des forces du maréchal Khalifa Haftar, qui mène depuis avril une offensive pour conquérir Tripoli.