L’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, a demandé à l’Europe des hélicoptères et des drones pour surveiller la frontière sud du pays et lutter contre l’immigration.
« J’ai présenté un plan en partant du principe que la Libye n’est pas le point d’arrivée mais seulement un couloir pour les migrants qui veulent aller en Europe », a déclaré le maréchal dans une interview publiée vendredi dans le Corriere della Sera, après avoir été reçu à Rome et à Paris cette semaine.
« Ce plan prévoit la nécessité de négocier avec les pays voisins de la Libye d’où partent les migrants. Quand au contrôle des frontières sud, mes forces peuvent fournir la main-d’oeuvre mais vous Européens devez envoyer de l’aide: drones, hélicoptères, viseurs nocturnes, véhicules… », a poursuivi le militaire.
Certes, l’ONU a imposé un embargo sur toute livraison militaire en direction de la Libye, mais selon le maréchal Haftar, « tous les pays européens intéressés à arrêter l’immigration devraient le révoquer ».
Il a de plus assuré que la ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, avait « déjà accepté un programme d’entraînement de nos soldats en Italie ».
Le maréchal Haftar, qui conteste l’autorité du gouvernement d’entente nationale (GNA) basé à Tripoli, renforce depuis plusieurs semaines son statut d’interlocuteur indispensable pour résoudre le casse-tête libyen.
L’Italie, ancienne puissance coloniale, a été le plus important soutien en Europe du GNA de Fayez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale.
Mais devant une commission parlementaire jeudi, Mme Pinotti a déclaré que l’Italie ne prenait pas partie entre MM. Sarraj et Haftar. « Nous voulons une Libye unie et pacifique et nous sommes prêts à travailler avec tous ceux qui entendent oeuvrer pacifiquement pour l’unité du pays », a-t-elle insisté.