La situation en Libye se dégrade chaque jour davantage. Alors que la Turquie et la Russie ont appelé à un cessez-le-feu, le maréchal Haftar, l’homme fort de l’est libyen, poursuit son offensive militaire contre les forces loyales au Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par l’ONU.
Dans un communiqué lu par son porte-parole Ahmad al-Mesmari, le général Haftar a indiqué que “la stabilité ou la relance du processus politique” en Libye ne pouvaient être réalisées avant l’ “éradication des groupes terroristes” et “la dissolution et le désarmement des milices qui contrôlent selon lui la capitale libyenne”, rapporte l’agence APS.
Pour Haftar, « ces groupes se sont emparés de la capitale et reçoivent le soutien de certains pays et gouvernements qui leur livrent des équipements militaires, des munitions […] et des drones ». « Ces pays envoient aussi de nombreux terroristes de partout dans le monde pour [nous] combattre », a-t-il ajouté, en allusion à la Turquie qu’il accuse d’envoyer des combattants syriens pro-turcs en Libye, selon Le Point.
Soutenu notamment par l’Egypte et les Emirats arabes unis, le général Khalifa Haftar mène depuis début avril une offensive contre la capitale libyenne Tripoli, siège du GNA de Fayez al-Sarraj.
Mercredi à Istanbul, les présidents russe Vladimir Poutine et turc Reccep Tayyib Erdogan ont appelé à un cessez-le-feu en Libye. Les deux pays sont impliqués dans la crise libyenne. La Russie est accusée de soutenir Haftar et la Turquie a annoncé le déploiement de ses troupes en Libye en soutien au GNA.
Le rejet de l’appel au cessez-le-feu par Hafter intervient alors qu’un ballet diplomatique se poursuit notamment à Alger, Tunis et Ankara pour trouver une solution politique et pacifique à la crise libyenne. “Tout le monde est d’accord pour un cessez-le-feu en Libye”, a déclaré jeudi à Alger le ministre italien des Affaires étrangères Luigi Di Maio à l’issue de ses entretiens avec son homologue algérien Sabri Boukadoum.