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Libye : le chef d’état-major de Haftar échappe à un attentat

Libye : le chef d’état-major de Haftar échappe à un attentat

Le chef d’état-major de l’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, a échappé à un attentat à la voiture piégée mercredi à Benghazi, dans l’est du pays miné par l’insécurité.

L’attaque a fait deux victimes civiles qui étaient de passage, selon des sources médicales et de sécurité. Un Syrien a été tué et un Soudanais blessé, a indiqué un responsable de sécurité à Benghazi, Majdi al-Orfi.

Le général Abdelrazak al-Nadhouri « est sorti indemne d’une tentative d’assassinat terroriste, après l’explosion d’une voiture piégée au passage de son convoi », a indiqué le bureau d’information du commandement de l’Armée nationale libyenne (ANL), autoproclamée par le maréchal Haftar.

L’explosion a eu lieu dans la région de Sidi Khalifa à l’entrée Est de la ville de Benghazi (1.000 km à l’est de Tripoli), a précisé l’ANL dans un bref communiqué.

Malek al-Charif, porte-parole du cabinet du général al-Nadhouri, a précisé à l’AFP que ni ce dernier, ni ses accompagnateurs ou gardes du corps n’avaient été blessés dans l’attaque.

M. al-Nadhouri a accusé plus tard des « cellules terroristes » d’être derrière cette tentative d’assassinat.

« Cet acte terroriste lâche intervient après la défaite de ces groupes terroristes » à Benghazi, a-t-il déclaré à la chaîne Libya al-Hadath, bras médiatique de l’ANL.

Cet attentat coïncide avec une vague de rumeurs sans précédent sur l’état de santé du maréchal Haftar, l’un des principaux protagonistes de la crise en Libye, hospitalisé depuis plusieurs jours à Paris.

Il aurait subi une attaque cérébrale ou cardiaque, selon des médias libyens.

Après plusieurs démentis, l’ANL a reconnu vendredi qu’il était hospitalisé, tout en affirmant qu’il était « en bonne santé ».

« Au cours d’un programme de visites prévues dans plusieurs pays, le maréchal Haftar s’est senti malade et s’est rendu à un hôpital à Paris pour des examens médicaux normaux », a indiqué le porte-parole de l’ANL, Ahmed al-Mesmari.

Le maréchal n’a fait aucune apparition publique depuis plus de deux semaines.

Des médias libyens et étrangers ont même annoncé vendredi sa mort, malgré les démentis répétés de son porte-parole et de ses proches.

Plus tard, l’émissaire de l’ONU en Libye, Ghassan Salamé, avait indirectement coupé court aux rumeurs, en affirmant avoir discuté avec le maréchal Haftar.

Pays aux riches ressources pétrolières, la Libye est déchirée par des rivalités opposant ses différentes milices et tribus depuis la chute en 2011 du régime de Mouammar Kadhafi.

Le pays fait ainsi face à une crise politique sans précédent doublée d’une insécurité chronique. Deux autorités s’y disputent le pouvoir: le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli, et une autorité exerçant son pouvoir dans l’Est avec le soutien du maréchal Haftar.

Le maréchal Haftar est accusé par ses rivaux de vouloir instaurer une nouvelle dictature militaire en Libye. En 2017, l’ANL est venue à bout de groupes jihadistes qui s’étaient emparés de Benghazi en 2014 après trois ans de combats meurtriers.

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