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Libye : le maréchal Haftar visé par une deuxième plainte pour « tortures » en France

Libye : le maréchal Haftar visé par une deuxième plainte pour “tortures” en France

L’homme fort de l’est de la Libye, Khalifa Haftar, est visé par une deuxième plainte en France, déposée par un Libyen qui dit avoir été torturé pendant trois semaines à l’automne 2014 par des milices du maréchal, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

Cette plainte avec constitution de partie civile pour « tortures » a été déposée le 18 avril, auprès du pôle « crimes contre l’humanité » du tribunal de Paris. Elle a pu être déposée en France en vertu de la « compétence universelle » que la France a attribué à ses juridictions pour les crimes les plus graves.

Sa révélation intervient alors que les quatre principaux protagonistes de la crise libyenne, dont Khalifa Haftar, se sont réunis à Paris mardi. Ils se sont engagés à organiser des élections le 10 décembre pour sortir leur pays du chaos sept ans après l’intervention occidentale de 2011 et la chute de Mouammar Kadhafi.

Le plaignant affirme que son foyer familial a été attaqué en octobre 2014 et plusieurs membres de sa famille assassinés. Quant à lui, il fut « emmené par les membres de la milice et torturé durant trois semaines. Entre autres séquelles, il a perdu son oeil droit », selon un communiqué de son avocate.

Les faits se seraient déroulés dans le cadre d’une opération baptisée « Dignité » et lancée au printemps 2014 par le Khalifa Haftar, afin de reprendre la ville de Benghazi, tombée aux mains de milices islamistes et jihadistes.

Dans une autre plainte, déposée auprès du parquet de Paris, Ali Hamza, un citoyen libyen et canadien résidant au Canada, réclame à la France d’enquêter sur les exactions qu’auraient commises les forces de l’Armée nationale libyenne du maréchal en 2016 et jusqu’en mars 2017 pendant le siège de Benghazi, où ont été tués sa mère et quatre de ses frères et soeurs.

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, deux autorités se disputent le pouvoir en Libye: d’un côté le gouvernement d’union nationale (GNA) reconnu par la communauté internationale et basé à Tripoli et, de l’autre, une autorité exerçant son pouvoir dans l’est du pays avec le soutien du maréchal Haftar.

« Les autorités judiciaires françaises doivent arrêter, entendre et juger Khalifa Haftar pour que ses crimes, qui figurent parmi les plus graves, ne demeurent pas impunis », ont réagi dans un communiqué Me Rachel Lindon et Ingrid Metton, avocates respectivement à l’origine de la première et de la seconde plainte.

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