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Libye : un commandant de Haftar visé par mandat d’arrêt international lancé par la CPI

La Cour pénale internationale (CPI) a émis mardi un mandat d’arrêt international à l’encontre d’un commandant militaire libyen de premier plan soupçonné d’avoir été impliqué ces deux dernières années dans la mort de 33 personnes à Benghazi, la deuxième ville de Libye.

La CPI “a délivré un mandat d’arrêt à l’encontre de Mahmoud Mustafa Busayf Al-Werfalli, qui serait responsable de meurtre en tant que crime de guerre dans le contexte du conflit armé non international en Libye”, a déclaré dans un communiqué le tribunal dont le siège est à la Haye.

Mahmoud Al-Werfalli, né en 1978, est un des commandants d’Al-Saiqa, une unité d’élite qui a fait défection de l’armée nationale libyenne après le soulèvement contre le dictateur Mouammar Kadhafi en 2011.

Elle se bat depuis aux côtés des forces loyales à l’homme fort libyen Khalifa Haftar à Benghazi, ravagée par la guerre et qui a récemment été reprise après trois ans de combats meurtriers à des groupes jihadistes.

Mahmoud Al-Werfalli est accusé d’être impliqué dans au moins sept incidents en 2016 et 2017, au cours desquels il aurait lui-même tiré sur des civils ou des combattants blessés ou ordonné leur exécution.

Il n’y a pas d’éléments “qui montrent qu’ils ont été jugés par un tribunal légitime, militaire ou autre”, qu’il y ait eu un “procès en bonne et due forme”, ont déclaré les juges de la CPI dans leur mandat d’arrêt.

Parmi les pièces fournies à la CPI, figure une vidéo sur laquelle on verrait Mahmoud Al-Werfalli en train d’ouvrir le feu sur une personne désarmée portant une capuche et s’adressant ensuite à son cadavre pour lui dire notamment qu’il était sous l’emprise de “Satan”.

Dans une autre vidéo, il serait vu en train de lire un document et d’ordonner à un peloton d’exécution de tirer sur 15 personnes portant des combinaisons orange et des capuches noires, rapportent les juges.

Toujours d’après ces images, Mahmoud Al-Werfalli et deux autres hommes auraient eux-mêmes exécuté trois personnes et ordonné l’exécution de deux autres.

“La vidéo rendant compte de cet événement, avec un total de 20 personnes exécutées, a été postée sur un réseau social le 23 juillet 2017”, ajoute la CPI.

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