Au moment où tous les pays, ou presque, bouclent leur championnat, ce week-end, le nôtre traîne en longueur. Il ne se terminera pas avant le 14 juin. Il reste encore quatre journées à disputer ou plutôt à « liquider », au vu comment on a engoncé les trois dernières journées qui se joueront en l’espace d’une semaine (du 7 au 14 juin). Sans parler de la Coupe d’Algérie dont les demi-finales ont été reportées au 20 et 24 juin.
Comment on est arrivé à cette situation lamentable qui nous replonge vingt ans en arrière, lorsque la Fédération était incapable de gérer un calendrier ? C’est le cas cette saison.
La responsabilité de la LNF est engagée, mais il faut reconnaître que la Ligue n’est pas la seule fautive. D’autres paramètres parfois exogènes ont largement contribué dans ce retard, car le championnat national n’a jamais été la priorité dans ce pays.
L’on peut reprocher à la Ligue d’avoir mal programmé la trêve hivernale. Elle aurait dû la faire coïncider avec le déroulement de la CAN au Gabon, mais en décidant de la programmer avant, elle a engendré des matches en retard qui se sont accumulés à cause aussi de la participation de l’équipe nationale militaire à son championnat du monde. Une compétition de moindre envergure à laquelle l’on voudrait donner un cachet mondial.
Il faut savoir que la réglementation chez nous autorise les équipes qui ont deux joueurs ou plus en sélections, de reporter leurs matches. Ajouter à cela la participation aux joutes africaines… C’est ainsi que la JSK, pour ne citer que ce club, s’est retrouvée avec cinq rencontres en retard. Les autres équipes ont logiquement refusé de poursuivre le championnat avant que le calendrier ne soit épuré. La Ligue était alors contrainte de décréter une trêve pour pouvoir disputer tous les matches en retard. Des équipes sont restées du coup sans la moindre rencontre officielle pendant presque deux mois. Une situation aberrante et insensée.
Pour la Coupe d’Algérie, c’est l’ingérence de certains cercles du pouvoir qui ont provoqué ce retard. La FAF, qui gère cette compétition, a bien programmé les demi-finales au mois d’avril, alors que la finale était prévue pour le 1er mai. Mais à cause d’une domiciliation au 5-Juillet contestée par le CRB et le MCA et l’intervention des pouvoirs publics, les demi-finales ont été ajournées créant une polémique et un conflit entre les clubs qualifiés. Tout le monde voulait avoir le dernier mot.
La fédération aurait dû rester sur sa position initiale et ne pas céder à la pression. Mais cet épisode a montré combien l’équipe de Zetchi est faible à diriger les affaires du football.
Cela dit, si au moindre mécontentement d’une équipe, un wali, un général ou un ministre intervient, l’on ne s’en sortira jamais. C’est tout le mal de notre football.