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Ligue 1 : tirs groupés contre l’arbitrage; la FAF garde le silence

Ligue 1 : tirs groupés contre l’arbitrage; la FAF garde le silence

Toufik ppAgency

Ça ne passe pas une journée de championnat sans que l’arbitrage ne soit contesté, accusé ou encore récusé.

La 21e journée de la Ligue 1 disputée le week-end a été marquée par plusieurs voix de contestations, remettant en cause un arbitrage loin, très loin de faire l’unanimité en dépit des appels à répétition des responsables du football national pour sensibiliser le corps arbitral, à quelques journées de l’épilogue.

Après une phase aller de la compétition qui s’est déroulée relativement dans de bonnes conditions, la seconde partie de la saison est en train de lever le voile sur ce point noir de l’arbitrage, devenu récurrent à l’approche de chaque fin du championnat, où l’enjeu devient important pour ceux qui jouent le haut du tableau ou bien ceux qui luttent pour le maintien.

On n’en a assez ! Basta. Le football national qui est en train de toucher le fond entre une équipe nationale déjà aux abois et une gestion de clubs dits « professionnels » à la limite du ridicule, n’a pas besoin d’être humilié de la sorte soit par des fautes d’arbitrage ou bien à travers des réactions parfois violentes de la part des acteurs de la scène footballistique.

Un derby très agité

Le 85e derby algérois en championnat entre l’USM Alger et le MC Alger (2-2) disputé samedi après-midi au stade du 5-Juillet n’était pas passé inaperçu.

Et pour cause, l’arbitre Lotfi Boukouassa était loin de « contrôler » les débats, fermant les yeux parfois sur des actions litigieuses, à l’image d’un penalty « flagrant » non sifflé au profit du MCA lors de la première période qui aurait pu donner une autre tournure au match.

Au coup de sifflet de la mi-temps, le directeur de jeu a été assiégé par plusieurs joueurs du Mouloudia, contestant verbalement ses décisions.

En seconde période, Boukouassa s’est « racheté » en sifflant un penalty valable pour le « Doyen », faisant preuve d’une maitrise par rapport à la première manche, selon l’expert de l’arbitrage Mohamed Zekrini lors de l’émission « Dawri El-Mouhtarifine » samedi soir sur la télévision nationale.

Déjà arbitre au match aller revenu aux Usmistes (2-0), Lotfi Boukouassa a même été récusé par le directeur général sportif du MCA Kamel Kaci-Said : « On n’a pas le droit, par équité, de désigner le même arbitre pour un tel derby, surtout qu’il avait été avantageux à une équipe contre l’autre », a-t-il indiqué mercredi dernier. Il n’a pas été entendu.

Le gardien de but de l’USMA Mohamed Lamine Zemmamouche, auteur d’une excellente prestation, et d’un vilain geste à la fin du match, n’a pas mâché ses mots à l’issue de derby : « Nous aurions pu gagner ce match. En seconde période, le MCA était meilleur sur tous les plans. Mais je tiens à soulever des choses qui se sont produites sur le terrain. Au niveau du tunnel menant aux vestiaires, il y’avait une grosse pression. En ce qui me concerne, c’est ma dernière saison en Algérie ».

Vendredi au stade du 1er novembre de Tizi-Ouzou, l’USM Bel-Abbès qui jouait un match à « six points » face à la JS Kabylie (défaite 2-1) a également contesté l’arbitrage de Hamza Bouslimani, accusé d’avoir sifflé un penalty « imaginaire » pour les Kabyles en première période.

« Ce n’est pas dans mes habitudes de parler de l’arbitrage, ce qui s’est passé est vraiment honteux. Nous avons subi toute sorte d’intimidation et de provocation avant le début de la rencontre. La JSK est toujours avantagée par les arbitres à chaque saison, mais je tiens à rassurer non fans, l’USMBA ne sera pas reléguée en Ligue 2 », a déclaré avec amertume le portier de la formation de la « Mekerra » Athmane Toual.

Son entraîneur Cherif El Ouazani a jugé que le pénalty accordé à la JSK « n’était pas valable ».

Sur l’ENTV, l’ancien arbitre Zekrini a une autre explication de ce qu’il s’est passé dans la surface de réparation de Sidi Bel Abbès.

L’entraîneur espagnol du Paradou AC Josep Maria Noguès n’est pas en reste, tirant à boulets rouges sur l’arbitre du match (Necib Redouane, ndlr) de son équipe face au NA Hussein-Dey (1-1) disputé vendredi au stade Omar-Hamadi (ex-Bologhine).

« L’arbitre a accordé un penalty peu évident au NAHD, il est le responsable de notre contre-performance aujourd’hui. Nous étions meilleurs que notre adversaire la victoire nous tendait les bras mais cet arbitre a voulu autrement », a-t-il regretté.

La CFA interpellée

Face à la montée en puissance des contestations et accusations à tort et à travers, la commission fédérale d’arbitrage (CFA) est appelée plus que jamais à réagir et mettre le holà devant cette situation pour éviter tout dérapage, à 9 journées de la fin.

Une réunion d’urgence entre le président de la CFA Mohamed Ghouti et les arbitres de l’élite est plus que nécessaire, de quoi permettre à tout le monde de mettre les points sur les i et de là continuer la saison avec plus de sens de responsabilité.

Pourtant, la Fédération algérienne (FAF) a tenté de « booster » les hommes en noir en les sensibilisant sur la nécessité de faire preuve de fermeté et d’appliquer les règlements à la lettre sans aucun parti pris.

Le lundi 5 février, le président de la CFA Mohamed Ghouti, et le responsable de la désignation Mokhtar Amalou, se sont réunis avec les arbitres de l’élite au Centre technique national de Sidi Moussa.

« Cette rencontre a pour but de sensibiliser les arbitres sur les défis qui les attendent quant à assurer une bonne fin de championnat et leur permettre par la même d’évacuer la pression qui pèse sur leurs épaules. C’était une occasion pour permettre aux arbitres de parler à cœur ouvert », a affirmé le président de la CFA dans une déclaration au site de la FAF.

Cette réunion est intervenue quelques jours après l’annonce faite par Mohamed Ghouti de suspendre jusqu’à la fin de la saison de deux directeurs de jeu: Abderrazak Halachi et Amine Sekhraoui rendus coupables de « fautes graves ».

Finalement, cette réunion était loin de provoquer les résultats voulus, alors que l’arbitrage est de plus en plus contesté par les clubs. Il est temps de sévir quitte à frapper d’une main de fer les arbitres fautifs et surtout éviter de passer l’éponge.

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