“Zizou” va-t-il se faire une place au Panthéon des meilleurs entraîneurs de l’histoire? Le coach du Real Madrid vise un triplé inédit en Ligue des champions, samedi (20h45, 18h45 GMT) à Kiev, face à Liverpool et ses milliers de fans, qui rêvent d’un exploit pour renouer avec leur glorieux passé.
Si le match se jouait entre les supporters des camps, force est de constater que les “Reds” l’emporteraient à plate couture! A quelques heures du coup d’envoi, la vague rouge qui a déferlé dans la capitale ukrainienne fait monter la pression à coup de “Allez, Allez, Allez (en français, ndlr)”, leur nouveau chant favori.
A 17h30 locales (15h30 GMT), ils étaient déjà des milliers massés autour de la place Maidan et de l’avenue Khreshchatyk, principale artère de la ville où est installée la fan-zone, chambrant les fans madrilènes ayant également fait le déplacement en nombre. Dans les cafés autour du stade olympique, certains fans des “Reds” se sont même permis d’accrocher leur fanion avec des slogans du type: “Nous n’arrêterons jamais de conquérir toute l’Europe”.
De là à impressionner le Real de Zinédine Zidane… A une marche d’écrire l’une des plus belles pages de l’histoire du foot européen, l’entraîneur français a encore une fois affiché sa zénitude légendaire, la matrice de tous ses succès.
En même temps, peu importe le scénario de la rencontre, l’entraîneur français s’est déjà assuré une place de choix dans la riche histoire du club madrilène. Depuis son arrivée sur le banc, comme entraîneur-adjoint en 2014, puis comme entraîneur principal depuis 2016, Madrid reste sur quatre finales de C1 et trois victoires en cinq ans. En attendant samedi soir…
Mais après avoir éliminé le Paris SG, la Juventus Turin et le Bayern Munich, soit les champions de France, d’Italie, et d’Allemagne, “ZZ” peut faire encore mieux en décrochant un triplé consécutif inédit et la “Maison blanche” une “Decimotercera”, la 13e C1 de son histoire. Un record !
– Klopp doit chasser le mauvais sort –
Mieux, trente ans après le mythique AC Milan d’Arrigo Sacchi, vainqueur en 1989 et 90, et moins d’une décennie après le FC Barcelone de Pep Guardiola (2009 et 2011), “Zizou” a désormais l’opportunité, sous la marque “le Real de Zidane”, de marquer définitivement son époque.
Le quotidien espagnol et pro-madrilène Marca s’y voit déjà en mettant en Une une photo de l’impressionnante salle des trophées du Real, où sont entreposés les 12 “coupes aux grandes oreilles”, avec un titre un brin suffisant: “Elles t’attendent à la maison”.
Attention quand même à Liverpool, autre club majeur en Europe avec ses cinq titres (1977, 1978, 1981, 1984, 2005), qui attend depuis plus de dix ans, et sa défaite en 2007 face à l’AC Milan, de revivre le frisson des finales continentales.
La magie d’Istanbul, lieu de son dernier triomphe européen en 2005, va-t-elle opérer de nouveau? Jürgen Klopp, le “chat noir” des finales européennes après avoir échoué en Europa League en 2016 et en C1 avec Dortmund en 2013, espère bien conjurer son mauvais sort.
“J’avais envie d’y revenir. (…) Ca a pris un peu de temps, mais ces garçons m’ont donné cette chance”, s’est-il réjoui, plein d’optimisme.
– ‘CR7’, Salah et le Ballon d’Or –
Pour réussir l’exploit, le technicien allemand pourra notamment compter sur Mohamed Salah, le “meilleur joueur de la planète actuellement” selon la légende des Reds Steven Gerrard. L’Egyptien pourrait en cas de succès augmenter ses chances de devenir le premier joueur à ravir le Ballon d’Or aux “cracks” Lionel Messi et Cristiano Ronaldo.
Son duel avec “CR7”, double tenant du prestigieux titre individuel et largement devant au classement des meilleurs buteurs de la prestigieuse compétition européenne (15 réalisations contre 10 pour Salah), sera justement l’autre enjeu de la finale.
L’ailier égyptien sera-t-il en pleine possession de ses moyens, alors que certains médias affirmaient qu’il comptait observer le jeûne du ramadan? “Ma façon de penser, c’est que la religion est privée. Donc, je n’ai rien à dire à ce sujet si ce n’est qu’il est en pleine forme et exactement comme vous devez être à la veille d’une finale”, a assuré Klopp.
Si Ronaldo, de retour après une blessure à une cheville, “est présent pour la finale à 140% (de ses moyens), c’est sûr qu’il ne va rien se passer de mal”, a asséné de son côté Zidane. Double passation de pouvoir à venir, ou affirmation d’une domination sans partage ? Kiev se tient prêt à vivre un moment d’histoire…