Promis aux abîmes, Paris s’est sublimé au meilleur moment pour enfin faire tomber un grand d’Europe : le PSG, vainqueur de Liverpool (2-1) au terme d’une prestation de haut niveau, s’est ouvert mercredi la voie des huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Un double coup parfait. Incapable de battre un club du gratin européen depuis son succès 3-0 contre le Bayern Munich en septembre 2017, le club parisien s’est offert la tête du vice-champion d’Europe sortant grâce à un nouveau but de sa recrue Juan Bernat (13e) et un Neymar de gala (37e).
Conséquence, Paris, troisième de son groupe avant la rencontre, s’est emparé de la deuxième place qualificative du « groupe de la mort », à un point du leader Naples (9 pts) et avec deux longueurs d’avance sur son adversaire du soir, alors qu’il ne reste plus qu’un match à jouer dans la phase de poules.
C’est dire si à moins d’un cataclysme à Belgrade, le 11 décembre prochain, face au club qui avait été écrasé 6-1 à Paris, les coéquipiers de Gianluigi Buffon ont réussi à se placer en ballottage très favorable pour poursuivre leur aventure dans la plus prestigieuse des compétitions européennes.
– La leçon tactique de Tuchel –
Si la démonstration face à Liverpool a pu être réalisée grâce à la solidité des compagnons de Thiago Silva, aux sorties de balles incroyables de Marco Verratti, ou au génie de Neymar, elle porte avant tout la signature d’un seul homme : Thomas Tuchel.
En se passant de son meilleur milieu Adrien Rabiot, remplaçant au coup d’envoi, et en misant sur le défenseur Marquinhos pour le suppléer, le technicien a pris un risque fort mais payant. Son système hybride, défense à trois en position offensive puis à quatre en position défensive avec toujours Verratti en meneur de jeu reculé, a permis à son quatuor Neymar-Mbappé-Cavani-Di Maria de s’exprimer pleinement.
De quoi offrir un récital dès l’entame du match. Entre confiscation du ballon et séquences de passes de très haut niveau, Paris a mis la pression d’entrée sur son adversaire, à l’image de cette demi-volée vicieuse de Di Maria (6e) bien repoussée par Alisson.
Et c’est un défenseur parisien qui a fini par débloquer la situation ! Déjà auteur de l’ouverture du score à Naples (1-1), Juan Bernat, à l’affût d’un ballon mal repoussé dans la défense anglaise, a réussi à enchaîner petit crochet du gauche puis frappe croisé du droit pour tromper le portier des « Reds » (13e).
Signe de la détermination parisienne, même Neymar est venu donner l’exemple en enchaînant les duels musclés à la récupération depuis son côté gauche. De quoi soulever d’enthousiasme le Parc des Princes, qui avait exhorté ses joueurs de jouer « avec le coeur » dans l’une de ses banderoles.
– Alves de retour –
Les hommes de Jürgen Klopp, complètement asphyxiés par le pressing parisien, n’ont pu qu’enchaîner les fautes pour résister, alors qu’ils étaient encore une fois à un rien de rompre de nouveau sur une action sublime de la « MCN » : après un une-deux entre Neymar et Cavani, Mbappé, bien décalé par le Brésilien, a centré en première intention pour l’Uruguayen qui n’a toutefois pas pu reprendre dans la surface (31e).
Mais la 2e tentative a fait mouche ! Sur un copier-coller de l’action précédente, Cavani a repris le centre de Mbappé mais Allison s’est montré vigilant… tout comme Neymar, tout seul pour pousser le ballon dans les filets (37e).
Un score de 2-0 à la mi-temps, trop beau pour être vrai ? Di Maria, auteur d’un tacle en retard sur Mané, a en effet plombé les siens en provoquant un pénalty, transformé par Milner juste avant la fin de la première période (45+2). Rageant.
En seconde période, Paris s’est mis à souffrir de nouveau, à l’image de cette tête de Firmino passée tout proche du cadre de Buffon (60e).
Mais les coéquipiers de Presnel Kimpembe ont réussi à resserrer les rangs pour préserver leur avance. C’est ainsi que Tuchel a fait entrer Dani Alves, de retour après une longue blessure au genou, et Eric Maxim Choupo-Moting, respectivement à la place de Cavani et Di Maria (64e), pour consolider son bloc.
La tête de Marquinhos, repoussée par Alisson sur sa ligne (69e), n’a pas permis d’inscrire le 3e but. Mais qu’importe, Paris avait déjà fait le plus dur.