À un pas du sommet ! Real Madrid et Bayern Munich ont en vue la finale de Kiev, mardi (20h45) en demi-finale retour de Ligue des champions. Mais malgré l’aller (2-1), Zinédine Zidane s’attend à cravacher « comme jamais » pour atteindre sa troisième finale d’affilée.
Rien n’est joué, répète à l’envi l’entraîneur français du Real. Zizou voit dans ce duel au stade Santiago-Bernabeu la marche la plus haute à franchir cette saison pour les doubles champions d’Europe en titre, qui visent l’Everest d’un triplé historique.
« Nous jouons le match de l’année, a prévenu Zidane. Nous devons réussir un match énorme, dans tous les sens du terme. Il va falloir se battre comme jamais pour passer. »
Mais le Bayern ne dit pas autre chose: « Si nous voulons réaliser à Bernabeu le rêve de Kiev, nous devons réaliser notre meilleure performance de la saison », a lancé le patron du club Karl-Heinz Rummenigge.
A domicile, le Real n’a pas été très souverain ces derniers mois, notamment en quart retour contre la Juventus mi-avril (défaite 1-3 avec un penalty in extremis pour se qualifier).
Et le souvenir du quart retour 2017 face au Bayern inquiète: les Munichois avaient réussi à mener 2-1 au Bernabeu, forçant la prolongation et ne s’inclinant qu’à dix contre onze avec un but litigieux de Cristiano Ronaldo (4-2 a.p.).
– L’ère Zidane au Real –
« A nous de ne pas refaire les mêmes erreurs et de rentrer dans le match avec une autre détermination, une détermination qu’on n’a jamais eue », a lancé Zidane, conscient du danger.
A l’aller, le Bayern a été dominateur et maladroit, le Real dominé et réaliste. Et cela s’annonce serré mardi pour la 26e édition de ce classique du football européen.
Sur cette fine ligne de crête, le Real a l’avantage d’être un habitué de ces altitudes.
En deux saisons et demie sur le banc merengue, Coach Zizou n’a jamais perdu une double confrontation en C1. Malgré la perte dimanche du titre de champion d’Espagne au profit du Barça, son équipe reste sur un bilan de 8 trophées sur 12 possibles depuis janvier 2016.
Le roi de l’Europe peut-il remporter sa 13e C1, ou Decimotercera ? Ce serait en tout cas la première fois depuis la Juventus (1996-1998) qu’une même équipe atteint trois finales d’affilée.
Et en cas de triomphe à Kiev le 26 mai, le Real de Zidane marquerait une ère de domination, comme le Bayern des années 1974-1976 (trois sacres) ou le grand Milan (trois titres et deux autres finales entre 1989 et 1995).
« On ne peut pas encore parler de ça », a modestement répondu Zidane. « Oui, je me sens bien ici, oui, nous faisons bien les choses depuis deux ans et demi. Mais pour le reste, le +Real Madrid de Zidane+, on va attendre un peu! », a-t-il souri.
– Haut risque –
L’attente, précisément, est grande au sein du peuple merengue, qui a prévu de se retrouver autour du stade mardi avant la rencontre pour faire monter la pression. Et avec 4.300 supporters bavarois attendus, quelque 2.100 agents de police doivent être mobilisés pour ce match classé à « haut risque » par les autorités.
Sur le terrain, le Real pourra compter sur son attaquant-vedette Cristiano Ronaldo, auteur de 15 buts en C1 cette saison, à deux longueurs de son propre record (17 buts lors de l’édition 2013-2014).
L’infirmerie madrilène s’est vidée au bon moment puisque le défenseur Nacho (cuisse) et le milieu offensif Isco (épaule), annoncés forfaits, se sont entraînés normalement dimanche et lundi. Le retour de Nacho paraît crucial pour le poste de latéral droit, orphelin de Dani Carvajal (cuisse), mais Zidane répète ne pas vouloir prendre de risque avec des joueurs revenant de blessures.
Côté munichois, le défenseur Jerome Boateng et l’ailier Arjen Robben sont absents. Mais David Alaba et Javi Martinez, eux, semblent opérationnels et le Colombien James Rodriguez, ancien du Real, retrouve le stade Bernabeu avec appétit.
Sur les bancs du Real et du Bayern, ce choc oppose aussi deux séries de haut vol: l’entraîneur allemand Jupp Heynckes, sacré en 1998 avec le Real puis en 2013 avec le Bayern, a toujours atteint la finale de la C1 en trois participations. Et Zidane, lui, l’a toujours gagnée. Attention à la marche !