Avant même la fin des manifestations dans tout le pays, elle déjà l’une des images fortes de ce quatrième vendredi de mobilisation contre le maintien du président Bouteflika au pouvoir.
À Bejaia, un policier a rejoint symboliquement les manifestants en brandissant une pancarte avec des slogans appelant au changement. Le policier a pris la pancarte d’un manifestant avant de monter sur un camion pour la brandir.
Il faut beaucoup de courage pour oser un tel geste de la part d’un policier. Mais l’agent de l’ordre s’est reconnu dans les revendications exprimées pacifiquement par la population.
Comme la majorité des manifestants qui marchent quotidiennement dans les rues du pays, cet policier souffre dans un pays mal géré par un pouvoir qui n’a ni la légitimité des urnes ni celle des résultats économiques.
En plus d’être lui-même victime de cette mauvaise gestion, le jeune policier doit sans doute constater, au quotidien, la dérive autoritaire d’un pouvoir qui a cherché à diriger le pays par la terreur et l’intimidation. Il vient de dire son refus de cette dérive.