Le chancelier conservateur autrichien Sebastian Kurz, dont le pays assumera la présidence tournante de l’Union européenne à partir du 1er juillet, a annoncé jeudi vouloir faire de la “lutte contre l’immigration illégale” la priorité de son mandat à la tête des Vingt-Huit.
Cette déclaration intervient alors que le gouvernement formé par la droite et l’extrême droite à Vienne a alimenté mercredi de nouvelles tensions au sein de l’UE avec l’annonce de la création d'”un axe des volontaires” dans ce dossier aux côtés de l’Italie et de la CSU allemande.
“La sécurité et la stabilité ne vont pas de soi en Europe”, a estimé M. Kurz en présentant les priorités de la présidence autrichienne devant le Parlement à Vienne jeudi. “Cela implique de mettre clairement l’accent sur la protection des frontières”, a-t-il ajouté.
C’est pourquoi le sommet des chefs d’Etat et de gouvernement organisé à Salzbourg en septembre sera dédié aux “sujets de la sécurité, de la protection des frontières et de la lutte contre les migrations illégales”, a-t-il rappelé.
Vienne souhaite notamment un renforcement de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes (Frontex) “plus rapide que celui proposé par la Commission européenne”, qui s’est fixée l’horizon 2021-2027.
Près de trois ans après le début de la grande vague de réfugiés de 2015-2016, la question migratoire divise profondément l’UE sur fond d’arrivée au pouvoir de partis populistes en Autriche et en Italie.
Confrontée sur sa droite à la grogne montante de ses alliés bavarois de la CSU, la chancelière allemande Angela Merkel a reconnu mercredi que la politique migratoire constituait un “test décisif” pour l’avenir de l’Europe.
La question a également suscité des tensions entre Rome et Paris, autour de la question du navire humanitaire Aquarius et des deux navires italiens qui l’accompagnent avec 629 migrants à leur bord, qui se trouvaient toujours en mer Méditerranée jeudi faute d’avoir pu rejoindre un port d’accueil.