Compétition vouée à la suppression faute d’engouement et de rentabilité, le Championnat d’Afrique des nations (CHAN) est peut-être en train d’être sauvé, grâce à l’incroyable succès populaire en Algérie.

Vu le succès que connaît cette septième édition, organisée en Algérie (13 janvier – 4 février), la Confédération africaine de football (CAF) va probablement songer à garder la compétition. Toutefois, il n’est pas garanti qu’une telle réussite puisse être rééditée dans d’autres pays.

Le CHAN est réservé exclusivement aux joueurs locaux, ceux qui évoluent dans les championnats nationaux africains. Il a été lancé en 2009, alors que de plus en plus de joueurs du continent s’expatriaient en Europe et dans certains championnats asiatiques.

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Ce sont ceux-ci qui avaient plus de chances d’être appelés en sélections et de prendre part à l’unique compétition réservée aux équipes nationales du continent, la Coupe d’Afrique des nations.

La création du CHAN avait donc comme objectif de permettre à ceux qui n’ont pas leur place à la CAN de s’exposer et de s’affirmer. Mais au fil des éditions, la compétition s’est avérée un véritable flop financier, technique, populaire et médiatique.

Jusqu’à cette édition algérienne qui dépasse toutes les espérances. Le hasard du calendrier a d’abord bien fait les choses.

Le CHAN 2022, reporté à 2023, a coïncidé avec la livraison de certaines des grandes infrastructures sportives lancées pendant la dernière décennies en Algérie.

Le nouveau stade d’Oran a été inauguré l’année passée et a abrité des épreuves des Jeux Méditerranéens l’été dernier. Celui de Baraki (Alger), baptisé du nom du leader sud-africain Nelson Mandela, a été inauguré la veille du coup d’envoi du tournoi en cours le 12 janvier dernier, tandis que le stade de Tizi-Ouzou le sera incessamment. En prévision du CHAN, les stades de Constantine et d’Annaba ont subi de grands travaux d’aménagement.

CHAN 2022 : la palme revient au public algérien

Les nouveaux stades notamment sont de véritables joyaux qui n’ont rien à envier aux plus célèbres arènes de la planète et ont sans doute contribué au succès auquel l’on assiste jusque-là.

La bonne organisation y est aussi pour quelque chose, mais la palme revient incontestablement au public algérien. Ce qui se passe ces jours-ci en Algérie, l’Afrique n’en a peut-être jamais rêvé.

Des matchs du premier tour qui ne concernent pas le pays organisateur et qui se jouent devant des gradins pleins, cela n’est pas arrivé même pendant les différentes éditions de la Coupe d’Afrique des nations.

Dans la compétition phare africaine, il est de coutume que, hormis les matchs de l’équipe du pays hôte, le reste des rencontres, même celles qui mettent aux prises les grosses cylindrées du continent, se jouent souvent devant des gradins vides. Comme cela a été le cas lors de la CAN 2021 au Cameroun (janvier – février 2022).

Au CHAN 2022, plusieurs matchs se sont déjà joués devant une très forte affluence. Et il ne s’agit pas de volonté de découvrir les nouveaux stades, puisque les plus fortes assistances en dehors des matchs de l’Algérie ont été enregistrées aux stades de Constantine et d’Annaba.

Des matchs comme RD Congo – Angola, Côte d’Ivoire – Sénégal ou encore Ghana – Madagascar se sont déroulés devant des tribunes pleines. Même le mauvais temps de ces derniers jours n’a pas dissuadé le public de garnir les tribunes des différents stades.

La retransmission de la compétition par un grand groupe médiatique international, la bonne qualité de la réalisation et le très fort engouement sur les réseaux sociaux font aussi le succès de l’événement.

Un succès qui en appelle peut-être un autre, l’obtention par l’Algérie de l’organisation de la CAN 2025. L’Algérie est candidate avec d’autres pays, notamment le Maroc, son principal concurrent.

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Avant le début du CHAN 2022, la balance penchait en faveur du Maroc, plusieurs fois candidat malheureux à l’organisation de la coupe du monde.

Certains ont même annoncé avec plusieurs semaines d’avance le choix du Maroc pour accueillir l’édition. Mais ce qu’on a vu pendant le tournoi en cours a émerveillé toute l’Afrique, du président de la CAF aux supporters des quatre coins du continent en passant par les techniciens et les médias.

Unanimement, ce CHAN 2022 est reconnu comme un succès aussi phénoménal qu’inattendu. Il est inconcevable qu’il ne soit pris en compte lors de la désignation du pays hôte de la CAN 2025.