L’Inde a refusé mercredi les 100 millions de dollars d’aide humanitaire offerts par les Émirats arabes unis après les inondations qui ont ravagé l’Etat du Kerala (sud) et fait plus de 420 morts.
« Conformément aux politiques existantes, le gouvernement s’attache à remplir les conditions nécessaires au secours et à la reconstruction par le biais d’efforts au niveau national », a expliqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
L’argent étranger ne peut être envoyé que par l’intermédiaire de personnes ou de fondations d’origine indienne, a-t-il ajouté.
Ce refus risque toutefois de provoquer des frictions entre le gouvernement fédéral et celui de l’Etat du Kerala: le chef du gouvernement local Pinarayi Vijayan a en effet demandé des discussions avec New Delhi pour pouvoir accepter l’aide des Émirats arabes unis.
« Le monde entier nous tend la main », a-t-il justifié avant de demander plus d’aide de New Dehli.
La somme proposée par les Émirats (100 millions de dollars) est supérieure à celle promise à ce jour par le gouvernement fédéral (97 millions de dollars). Pinarayi Vijayan avait réclamé 375 millions de dollars au gouvernement fédéral, estimant les dégâts causés par les inondations à plus de 3 milliards de dollars.
L’Inde refuse régulièrement l’aide de pays étrangers après des catastrophes naturelles. Ce fut notamment le cas après le tsunami de 2004. Selon des experts, le gouvernement indien souhaite prouver qu’il est capable de gérer seul les situations d’urgence.
L’Inde n’a toutefois pas directement fait allusion à l’offre formulée mardi par les Emirats arabes unis, précisant seulement « sa profonde reconnaissance envers plusieurs pays et gouvernements étrangers pour avoir proposé leur aide après ces tragiques inondations ».
Le gouvernement des Maldives avait également proposé de l’argent pour aider au secours et à la reconstruction de la province du Kerala.
La mousson particulièrement violente et les inondations ont fait plus de 420 morts et environ 1,300 million de déplacés, hébergés dans près de 3.300 camps humanitaires.
Un porte-parole du gouvernement de la région du Kerala a déclaré à l’AFP que toutes les opérations de secours ont été menées à bien et qu’il se concentrait désormais sur l’aide immédiate à apporter aux personnes touchées ainsi qu’aux solutions de plus long terme.