Le président du Venezuela Nicolas Maduro a annoncé lundi le quasi-doublement du salaire minimum, augmenté de 95,4% alors que l’inflation galopante est attendue à 13.800% cette année par le FMI.
Il s’agit de la troisième hausse depuis le début de l’année pour ce salaire minimum qui s’établit désormais à 2,56 millions de bolivars, ce qui équivaut à 37 dollars au taux de change officiel, 3,2 dollars sur le marché noir, la référence de facto.
Ce salaire – déjà augmenté de 64% le 2 mars – ne permet toutefois d’acheter qu’environ deux kilos de poulet.
Le président a aussi annoncé que mardi, pour la Fête du travail, les fonctionnaires recevraient une prime spéciale de 1,5 million de bolivars (21,5 dollars au taux officiel, moins de 2 dollars au marché noir).
« En temps de révolution, comme jamais auparavant dans l’Histoire, la politique que le commandant Hugo Chavez (président du Venezuela de 1999 jusqu’à son décès en 2013, ndlr) a menée depuis toujours et que j’ai perfectionnée, c’est de prendre soin de la classe ouvrière (…), prendre soin en permanence de ses revenus », a assuré le chef de l’Etat socialiste.
Nicolas Maduro rejette les arguments des analystes, qui attribuent la grave crise économique du pays à la chute des cours du pétrole – son unique richesse – et à une mauvaise gestion, et il assure que le Venezuela est victime d’une « attaque économique » orchestrée depuis Miami et Bogota pour le renverser.
Candidat à la réélection au scrutin anticipé du 20 mai, il déjà augmenté à cinq reprises, en 2017, le salaire minimum.
Pour l’économiste Jesus Cacique, cette stratégie est une erreur car elle stimule encore plus la hausse du coût de la vie et ne s’accompagne pas d’un « plan anti-inflation » ni d’une « discipline budgétaire et monétaire ».
Environ 13 millions de travailleurs perçoivent le salaire minimum ou un bon d’alimentation, sur une population active de 19,5 millions de personnes, selon le gouvernement.