Politique

L’interpellation de Khalti Baya, une hirakiste cancéreuse, scandalise la Toile

L’interpellation, hier dimanche 2 février, d’une femme hirakiste scandalise la Toile. Selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), Khalti Baya, comme l’appellent les habitués des marches populaires, a été interpellée par des policiers à la place Audin (centre d’Alger) et relâchée quelques heures après sur l’autoroute, du côté de Zéralda. La sexagénaire est atteinte d’un cancer.

« Khalti Baya, kidnappée par la police à Audin et embarquée vers le commissariat de Baraki a été abandonnée ensuite par les policiers qui l’ont kidnappée à l’autoroute de Zeralda. Elle vient de prendre un bus de transport pour rentrer à Alger-centre », écrivait le CNLD en fin d’après-midi.

Khalti Baya est une habituée des marches populaires du vendredi et du mardi ainsi que des sit-in de soutien aux détenus devant les tribunaux.

« Elle n’a jamais raté de marche depuis le 22 février, elle n’a jamais raté de rassemblement en faveur des détenus et leurs familles, et elle a trouvé sa grande famille avec la cause juste des détenus pour laquelle elle s’est attachée corps et âme », rappelle le CNLD.

« Khalti Baya a été menacée par les policiers qui lui ont donné un avertissement afin de ne plus marcher à Alger et a été informée par ces policiers de ne plus se rapprocher des familles des détenus et des ex-détenus », lit-on sur la page Facebook du comité.

« Abattue par sa maladie (le cancer) mais elle fait face à la vie grâce à son courage, Khalti Baya avec qui nous venons de parler par téléphone est abattue par la brutalité policière qui dépasse les limites », dénonce le CNLD, qui « lance un appel à tous les Algériens de se solidariser avec Khalti Baya et à venir à son aide, car depuis sa maladie (cancer) elle est logée dans une petite chambre dans un hôtel près de l’hôpital Mustapha Pacha sans aucune prise en charge ».

Le comité en appelle aussi « à toutes les associations caritatives, à toutes les personnes de bonne foi, à tous les Algériens sans exception, de se rapprocher de Khalti Baya, présente à chaque marche et procès des détenus ou de se rapprocher des familles des détenus ou de journalistes afin de l’aider et d’être à ses côtés pour une prise en charge ».

Outre le fait de l’avoir relâchée seule sur une autoroute, il est reproché aux policiers de lui avoir pris ses médicaments. L’information a été largement partagée sur les réseaux sociaux et confirmée par la concernée elle-même.

« Je ne m’arrêterai pas. Demain, ils me trouveront devant le tribunal, chaque jour ils me trouveront debout. Pour mon pays, je supporterai tout. Ils m’ont pris mon médicament, du Tramadol. C’est un antidouleur qu’ils utilisent pour autre chose. Ils m’ont jeté sur l’autoroute », témoigne Khalti Baya à son retour à Alger-centre. Les autorités n’ont jusque-là pas réagi, ni pour démentir les accusations ni pour annoncer l’ouverture d’une enquête.

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