L’Irak a accusé lundi d’autres pays producteurs d’extraire plus de barils que le quota fixé l’an dernier par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires, à l’approche d’une importante réunion le 22 juin.
« Des producteurs membres ou non de l’Opep n’ont pas respecté les objectifs fixés (…) et le prix du pétrole n’a pas atteint le niveau souhaité », a déploré le ministre irakien du Pétrole dans un communiqué.
Pour « arriver à un prix équitable et cohérent », a ajouté Jabbar al-Louaïbi, « il faut plus de soutien, de stabilité et d’engagement des pays producteurs » envers l’accord de limitation de la production entré en vigueur début 2017.
En vertu de cet accord, les membres de l’Opep et d’autres pays producteurs, dont la Russie, se sont engagés à limiter leur production pour réduire l’offre de pétrole et ainsi tenter de redresser les prix sur le marché mondial.
Mais d’après l’agence russe Interfax, la Russie, qui fait partie des trois plus grand producteurs mondiaux, aurait dépassé en juin son objectif de production quotidienne, fixé à 10,95 millions de barils par jour.
L’Irak, membre de l’Opep, produit actuellement 4,325 millions de barils par jour, selon le ministre Louaïbi.
Bagdad plaide régulièrement pour une hausse des cours du brut afin de pouvoir renflouer son budget largement grévé par trois années de guerre contre les jihadistes et la chute drastique des prix du pétrole en 2014.
L’Irak est « pour la stabilisation des prix du marché même si notre pays a connu des guerres depuis 30 ans et a besoin de se reconstruire en urgence », a toutefois tempéré Jabbar al-Louaïbi lundi soir devant des journalistes.
« Nous respectons les décisions de l’Opep », a-t-il ajouté.
L’Opep et ses partenaires, soient 24 pays, doivent discuter de l’avenir de leur accord le 22 juin à Vienne.
« La principale question qui devra être tranchée (à Vienne) est celle de la stabilisation du marché », a affirmé M. Louaïbi.
Interrogé sur l’impact possible sur la réunion de la crise entre les deux grands ennemis régionaux, l’Arabie saoudite et l’Iran, , le ministre irakien du Pétrole a affirmé que les Irakiens allaient « rencontrer les Iraniens et les Saoudiens pour discuter et essayer de faire en sorte que le marché soit stabilisé ».
En mai, le baril de Brent de la mer du Nord et le baril de « light sweet crude » (WTI) sont respectivement repassés au-dessus des barres symboliques des 80 et 70 dollars.
Mais le premier valait 76,23 dollars lundi à la mi-journée à Londres (ICE) et le second 65,54 dollars lundi juste après l’ouverture à New York (Nymex).