L’Iran a appelé mardi les pays musulmans à être davantage solidaires et à ne pas dépendre des « étrangers » pour leur développement.
« Nous devons (…) compter sur nos propres capacités (…) pour réduire notre dépendance aux étrangers » et assurer ainsi « croissance et développement », a déclaré le président iranien Hassan Rohani à l’ouverture d’une session de l’Union parlementaire de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Téhéran.
« Seules la non-dépendance aux étrangers et une solidarité accrue entre pays musulmans nous permettront de dépasser les problèmes du monde islamique », a-t-il ajouté.
« Cela ne veut pas dire qu’il faut nous isoler », a nuancé M. Rohani, qui défend l’accord international sur le nucléaire iranien de juillet 2015, dont le président américain Donald Trump menace de faire sortir les États-Unis.
Cet accord a permis de faire revenir l’Iran dans la communauté des nations en suspendant une partie des sanctions internationales qui le frappent en échange de garanties apportées par la République islamique pour prouver qu’elle ne cherche pas à obtenir l’arme atomique.
Conservateur modéré, M. Rohani essuie régulièrement des critiques du camp ultraconservateur iranien, selon lequel l’accord sur le nucléaire ne bénéficie qu’aux Occidentaux, alors que le gouvernement essaye de convaincre les entreprises européennes, encore prudentes, de venir investir ou faire des affaires en Iran.
A l’échelle internationale, « nous soutenons une interaction constructive entre égaux (…) qui ne laisse aucune place à l’exploitation, au colonialisme et à l’ingérence dans les affaires intérieures » des pays, a encore déclaré M. Rohani, accusant « l’Occident » de croire que l' »islam et la démocratie sont incompatibles » et de se servir « de ce prétexte pour faire subir aux pays musulmans un nouveau colonialisme ».
« Renforcer la démocratie et être à l’écoute de l’opinion des gens est notre stratégie première pour faire face à l’Occident », a-t-il dit.
Entre le 28 décembre et le 1er janvier, plusieurs dizaines de villes iraniennes ont été touchées par des manifestations violentes contre la hausse du coût de la vie, au cours desquelles ont été lancés des slogans appelant à un changement de régime en Iran. Selon les autorités, vint-cinq personnes ont été tuées dans ces troubles.
Grand ennemi de la République islamique, les États-Unis ont apporté publiquement leur soutien aux manifestants. L’Union européenne a, elle, déploré « la perte inacceptable de vie humaines » en Iran, et appelé « toutes les parties concernées » à s’abstenir « de toute violence ».