L’Iran a dénoncé “les informations mensongères de la CIA” sur des relations entre Téhéran et Al-Qaïda après la publication d’archives d’Oussama Ben Laden, saisies lors du raid américain de 2011 au cours duquel le chef d’Al-Qaïda a été tué au Pakistan.
“Encore un record misérable de l’effet des pétrodollars: les informations mensongères de la CIA et de FDD sur les documents sélectifs d’Al-Qaïda sur l’Iran ne peuvent effacer le rôle des alliés des Etats-Unis dans (l’attaque) du 11 septembre”, a twitté le ministre des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif tard jeudi soir.
La CIA a mis en ligne 470.000 fichiers supplémentaires saisis en mai 2011 quand l’armée américaine a fait irruption dans un complexe d’Abbottabad, ville de garnison pakistanaise, et abattu Ben Laden, qui avait échappé dix ans plus tôt à l’intervention des Etats-Unis en Afghanistan.
Les chercheurs du think tank américain Foundation for Defense of Democraties (FDD), Thomas Joscelyn et Bill Roggio, qui ont eu accès aux documents avant qu’ils soient déclassifiés, ont affirmé ces documents fournissent notamment des informations sur les relations troubles entre le réseau islamiste sunnite Al-Qaïda, et l’Iran chiite.
Le FDD est un groupe de pression connu pour ses positions très hostiles à l’égard de l’Iran.
La publication de ces documents intervient alors que le gouvernement du président Donald Trump ne cesse d’augmenter la pression et les sanctions contre Téhéran et menace de sortir son pays de l’accord nucléaire conclu entre l’Iran et les six grandes puissances (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie).
L’Iran nie tout lien avec Al-Qaïda. Téhéran soutient financièrement et militairement le régime du président syrien Bachar al-Assad dans sa lutte contre les groupes rebelles et jihadistes notamment le groupe Etat islamique et la branche d’Al-Qaïda.
L’agence Fars, proche des conservateurs a affirmé jeudi que la publication de documents sélectifs par la CIA sur Al-Qaïda fait partie d’un projet “pour faire pression sur l’Iran”.
Le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei, a de nouveau répété qu’il ne fallait jamais “oublier que les Etats-Unis sont les ennemis”, devant des étudiants et lycéens réunis jeudi deux jours avant l’anniversaire de la prise de l’ambassade américaine en 1980 par des étudiants islamistes, ce qui a provoqué la rupture des relations entre les deux pays.
“Céder devant les Américains, les rend plus agressifs et insolents. La seule solution est de résister”, a-t-il déclaré, selon Irna.