L’Iran a violé l’embargo sur les armes de l’ONU au Yémen en laissant des rebelles houthis s’approvisionner en drones et missiles balistiques tirés vers l’Arabie saoudite, selon un rapport de l’ONU auquel a eu accès vendredi l’AFP.
Les experts chargés de contrôler cet embargo “ont identifié des débris de missiles, lié à de l’équipement militaire et à des drones d’origine iranienne et qui ont été introduits au Yémen après l’imposition de l’embargo sur les armes” en 2015, indiquent-ils dans leur rapport remis au Conseil de sécurité.
“En conséquence, le groupe d’experts estime que l’Iran ne s’est pas conformée au paragraphe 14 de la résolution 2216” relative à l’embargo sur les armes, ajoute le document.
Sans pouvoir identifier précisément d’Iraniens à l’origine de la fourniture de missiles aux Houthis, les experts affirment que l’Iran n’a pas répondu de manière satisfaisante à ses demandes d’information formulées fin 2017.
Téhéran “n’a pas pris les mesures nécessaires permettant d’empêcher la fourniture directe ou indirecte, la vente ou le transfert de missiles à courte-portée Borkan-2H et de réservoirs d’oxydant liquide bio-propulseur pour des missiles et des drones Ababil-T (Qasef-1), à destination de l’alliance Houthis-Saleh” du nom de l’ex-président yéménite, précise le rapport.
Ces drones sont “similaires dans leur conception” aux drones iraniens fabriqués par l’entreprise Iranian Aircraft Manufacturing Industries (Hesa), indique le document.
Ces conclusions des experts rejoignent celles des États-Unis qui avaient fin 2017, sous l’impulsion de l’ambassadrice américaine à l’ONU Nikki Halley, porté des accusations de violation d’embargo à l’encontre de Téhéran.
Washington avait alors affirmé que l’Iran avait fourni des missiles aux rebelles Houthis. Nikki Haley avait organisé une opération médiatique sur une base militaire de Washington pour faire diffuser des images de morceaux de missiles dotés du logo d’une entreprise d’armement iranienne.
L’Iran a toujours démenti aider militairement les rebelles Houthis qui combattent au Yémen le gouvernement réfugié dans le sud du pays. Ce gouvernement est soutenu par une coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite.
Ennemi de ce pays, Téhéran n’a admis qu’un soutien politique aux rebelles yéménites qui contrôlent le nord et la capitale Sanaa. Les États-Unis, soutenus par leurs alliés occidentaux, dénoncent depuis plusieurs mois l’influence négative selon eux de Téhéran dans plusieurs conflits au Moyen-Orient, Syrie et Yémen notamment.