Au cinquième jour de l’opération militaire déclenchée par la Russie en Ukraine, le ministre italien des Affaires étrangères s’est rendu à Alger.
Principal objet de la visite, convaincre l’Algérie de livrer des quantités de gaz supplémentaires pour pallier une éventuelle défection des livraisons russes.
| Lire aussi : Crise ukrainienne : comment l’Algérie peut en tirer profit
Luigi Di Maio était accompagné par, entre autres responsables italiens, un haut dirigeant du groupe énergétique ENI.
Lors de l’audience accordée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au chef de la diplomatie italienne, on dénombre le PDG de Sonatrach parmi les personnalités présentes.
Dans sa déclaration à l’issue de l’audience, Di Maio a confirmé l’objet de sa visite.
« Je suis accompagné du directeur exécutif d’ENI et cela démontre notre engagement à mener des négociations concernant des quantités supplémentaires de gaz et les concrétiser dans les meilleurs délais », a déclaré le ministre italien.
| Lire aussi : L’Algérie peut-elle livrer plus de gaz à l’Europe ? La réponse du PDG de Sonatrach
Tout en indiquant que son pays cherchait à augmenter ses importations de gaz de plusieurs partenaires, il a mis en exergue le rôle de l’Algérie en tant que fournisseur fiable d’énergie.
L’Algérie est reliée par des gazoducs à l’Italie et à l’Espagne, ses deux principaux clients européens.
Avant même le début de l’opération militaire russe, elle a été citée comme alternative au gaz russe en cas de perturbation des livraisons.
Le 9 février, l’agence Reuters a rapporté que les États-Unis se sont rapprochés de plusieurs sociétés pétrolières présentes en Algérie, dont ENI, pour voir s’il y a possibilité d’extraire des quantités supplémentaires de gaz.
Le 24 février, le président de la République a fait part de la disponibilité de l’Algérie à contribuer à la sécurité énergétique de ses partenaires.
Dimanche, le PDG de Sonatrach a indiqué dans un entretien au quotidien Liberté que la société « est et demeurera un partenaire et un fournisseur fiable de gaz pour le marché européen et est constamment disponible et disposée à soutenir ces partenaires de long terme dans le cas de situations difficiles », faisant état d’une capacité non utilisée sur le gazoduc Transméditerranéen « qui pourrait être utilisée pour augmenter les approvisionnements du marché européen ».
L’Italie importe 35% de ses besoins en gaz d’Algérie, et l’Europe 11%. Le deuxième client européen du gaz algérien est l’Espagne, desservie par deux gazoducs, le Medgaz et le GME. Ce dernier a été fermé en novembre dernier suite à la crise politique avec le Maroc.