Le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) et l’Algérie ont conclu ce samedi 6 juillet à Alger un accord pour lancer un projet agricole de 400 millions d’euros dans le Sahara algérien.
Le groupe italien bénéficie d’une concession de 36.000 hectares dans la wilaya de Timimoun dans le sud-ouest algérien, pour produire des cultures stratégiques : blé dur, légumineuses et graines oléagineuses comme le soja.
« C’est un projet très important », a déclaré à TSA Federico Vecchinoi, PDG du groupe BF. « L’agriculture italienne et algérienne partagent la même vision qui est celle d’une production de qualité, pas uniquement de blé dur, mais aussi de tournesol, de légumes et autres cultures méditerranéennes », a expliqué le patron de BF. « C’est un projet important pour la production de céréales », a-t-il ajouté.
Investissement, produits, quantités, emplois : tout savoir sur le projet de BF en Algérie
Le montant de l’investissement nécessaire pour réaliser ce projet est de « 400 millions d’euros dans l’arc de ces années ».
Le projet sera réalisé en partenariat avec le Fonds national de l’investissement (FNI), bras financier de l’État algérien, des institutions financières italiennes et le groupe BF qui est une société agroindustrielle cotée en Bourse, a détaillé Federico Vecchioni. « C’est un projet important pour le portefeuille de BF », a ajouté le patron du groupe italien.
Le blé, les légumineuses et autres produits qui seront produits par BF à Timimoune seront destinés en « priorité » au marché algérien, a-t-il dit.
Une production de 128.000 à 170.000 tonnes de blé dur
La directrice de l’investissement agricole et du foncier au ministère de l’Agriculture Souad Assous a dévoilé à TSA les principaux points de ce projet qui vise, selon elle, une « production de 128.000 tonnes de blé, sur la base d’un rendement de 60 quintaux à l’hectare ».
« Ce projet d’un montant de 420 millions d’euros s’inscrit dans le cadre du plan de développement des cultures stratégiques à savoir les céréales, le lait, les viandes rouges et les légumes secs », a-t-elle dit.
Souad Assous ajoute que le projet de l’Italien BF en Algérie « consiste à mettre en valeur plus de 35.000 hectares et la réalisation d’un pôle de transformation des céréales en pâtes, couscous, etc ».
Pour le calendrier, Souad Assous fixe deux dates importantes. Le projet sera lancé à partir de la prochaine campagne labours-semailles en octobre-novembre 2024 et « le pic de la production sera atteint en 2028 », a-t-elle dit.
« Au minimum, le projet permettra la production de 128.000 tonnes de blé sur la base d’un rendement de 60 quintaux à l’hectare. Avec un rendement de 80 quintaux à l’hectare, la production sera de 170.000 tonnes par an. Pour les légumineuses, la production attendue est de 7.100 tonnes de lentilles par an, 14.000 tonnes d’haricots secs et 11.000 tonnes de pois chiche par an », a détaillé Mme Assous dans un entretien à TSA.
« Un système moderne d’irrigation au goutte-à-goutte »
Le projet de BF en Algérie devrait créer plus « 6.000 emplois dont plus de 1.000 emplois directs » dans la wilaya de Timimoune, a-t-elle précisé.
Pour le lancement du projet, il se fera par étapes. « Nous allons commencer à mettre en valeur à partir d’octobre prochain 3.000 hectares », a ajouté Souad Assous, en expliquant que le choix de Timimoune a été fait par rapport aux « potentialités de cette wilaya en matière de terres, d’eau, et d’électricité ».
« C’est le plus grand projet de BF en Afrique », a-t-elle dit, en précisant que « les pâtes et le couscous qui seront produits par le groupe italien à Timimoune seront destinés à l’exportation ».
Dans un communiqué publié à l’issue de la conclusion de l’accord avec l’Algérie, le groupe BF a précisé que le projet prévoit, une « fois qu’il sera pleinement opérationnel en 2028, la culture de céréales – blé dur et blé tendre – (pour environ 70 % de la surface) et de légumineuses pour la partie restante – lentilles, haricots, etc ». « La production sera destinée au marché local », a indiqué le groupe italien.
BF a précisé aussi que les « premiers travaux pour 2024 comprennent la construction de puits, fondamentaux pour la création d’un système moderne d’irrigation au goutte-à-goutte ».
Cette technique d’irrigation est « essentielle pour optimiser l’utilisation et adapter l’activité agricole aux changements climatiques qui affectent l’Algérie, l’un des pays les plus touchés par l’augmentation des températures », ajoute BF.
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