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L’OAIC dément l’exclusion du blé français de ses appels d’offres

L’OAIC dément l’exclusion du blé français de ses appels d’offres

L’Office algérien des céréales (OAIC) a démenti les informations de l’agence Reuters sur l’exclusion du blé français d’un appel d’offres lancé mardi dernier pour l’achat de 500.000 tonnes de blé.

Dans un communiqué publié jeudi 10 octobre, le monopole public des importations de céréales, des légumes secs et du riz, a donné des précisions sur la commande qu’il a passée mardi 8 octobre, et dans laquelle les fournisseurs du blé français n’y figuraient pas.

L’OAIC n’a pas démenti la mise à l’écart du blé français de cette commande, mais il a assuré qu’aucun des fournisseurs de céréales figurant sur sa short list n’a été exclu de ses appels d’offres.

« Tous les fournisseurs de céréales figurant sur notre short liste sont considérés comme des partenaires stratégiques », a déclaré l’OAIC pour dire qu’aucun de ses approvisionneurs habituels n’a fait l’objet d’une exclusion de ses appels d’offres.

L’Algérie achète régulièrement du blé français, même si les quantités acquises depuis 2020, ont fortement reculé, après la modification du cahier des charges de l’OAIC qui autorise un taux de punaises de 1 % contre 0,5 %. Cette modification a ouvert la porte du marché algérien aux blés de la mer Noire.

Dans son communiqué en réponse à Reuters, l’Office algérien des céréales a ajouté qu’ « indépendamment de l’origine du produit, ils sont traités de manière équitable dans toutes les consultations lancées au cours de l’année 2024 ».

L’OAIC a ensuite abordé le cas spécifique de l’appel d’offres qu’il a lancé le 6 octobre dernier pour l’achat de 500.000 tonnes de blé, pour confirmer implicitement la mise à l’écart du blé d’origine France.

Blé français : les précisions de l’Office algérien des céréales

« En ce qui concerne la consultation restreinte lancée par l’OAIC le 6 octobre 2024, nous précisons qu’elle a été régie par des critères techniques spécifiques, en fonction des besoins industriels particuliers à cette période », a précisé le monopole d’État qui achète chaque année 9 millions de tonnes de céréales pour satisfaire les besoins du pays en ces produits de large consommation.

Dans la foulée de sa réponse à Reuters, l’OAIC a adressé un message à ses partenaires « habituels » européens que, selon les besoins du marché algérien, des « consultations seront régulièrement lancées ».

« Les fournisseurs partenaires répondant aux exigences techniques et commerciales seront invités à y participer », a assuré l’Office algérien des céréales qui a réitéré son engagement à maintenir une collaboration « transparente » et « équitable » avec « l’ensemble de ses partenaires européens habituels ».

Les spéculations sur l’exclusion du blé français des appels d’offres algériens surviennent dans un contexte de tensions politiques entre l’Algérie et la France. Depuis fin juillet, l’Algérie n’a plus d’ambassadeur à Paris.

Saïd Moussi qui occupait ce poste a été rappelé à Alger après la décision du président Emmanuel Macron de reconnaître implicitement la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental occupé.

Cette crise a été ensuite aggravée par les attaques en France contre l’Algérie sur la question de la lutte contre l’immigration illégale et l’accord franco-algérien de 1968.

Le gouvernement français, qui a été nommé le 21 septembre dernier, menace de réduire drastiquement le nombre de visas accordé aux ressortissants algériens en raison, selon lui, du refus d’Alger de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires pour le rapatriement des clandestins algériens frappés d’une OQTF en France.

Toutefois, le recul du blé français sur le marché algérien est antérieur à la crise de l’été dernier. En 2023, les importations algériennes de céréales françaises ont chuté de 80 %. Elles sont passées de 834 millions d’euros en 2022 à 166 millions d’euros en 2023, selon les Douanes françaises.

En 2024, une reprise « spectaculaire » de 90 % des exportations des produits agricoles français dont les céréales vers l’Algérie a été enregistrée durant le premier semestre, selon la mission économique de l’ambassade de France à Alger.

Fin septembre, le patron de Dijon Céréales a indiqué que le blé français ne représente désormais que « 2 % des importations » de l’Algérie de cette céréale, contre 80 % « il y a trois ans ».

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