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Logement en Algérie pour la diaspora : prix, formules, arnaques à éviter…

Logement en Algérie pour la diaspora : prix, formules, arnaques à éviter…

Avec l’engouement de la diaspora algérienne pour participer au développement de l’Algérie, l’acquisition d’un logement dans le pays de ses origines figure parmi les priorités de certains membres de la communauté nationale à l’étranger.

Différentes formules de logements existent en Algérie pour les membres de la diaspora algérienne, avec des prix qui varient selon le type, l’emplacement et la finition du logement. TSA fait le point sur les formules, les prix, les arnaques à éviter….

Un binational peut-il acheter un logement en Algérie ?

Les facilitations dans l’accès au logement sont parmi les mesures prises par les autorités algériennes pour rapprocher du pays les membres de la communauté nationale établie à l’étranger.

Avoir un pied à terre au pays de ses origines est le rêve de beaucoup de membres de la diaspora algérienne à l’étranger. L’accès aux logements construits par l’Etat est possible, mais dans des conditions différentes de celles appliquées aux nationaux résidents, hormis celle de ne pas avoir déjà bénéficié de l’aide de l’État qui s’applique à tous.

Différentes formules de logement sont disponibles en Algérie et certaines sont accessibles aux émigrés qui peuvent en bénéficier suivant la même condition posée aux nationaux résidents, qui est de n’a pas avoir bénéficié d’une aide de l’État au logement sous quelque forme que ce soit.

Les principales formules de logement sont le Logement public locatif (social) destiné aux ménages à faible revenu (moins de 24 000 dinars par mois), le logement public aidé (ex-LSP, réalisé par un promoteur immobilier et destiné à des postulants éligibles à l’aide de l’Etat), les logements AADL (location-vente pour les revenus situés entre le plafond du social (24 000 dinars) et six fois le salaire minimum qui est de 20 000 Da, soit 120 000 dinars mensuels. La totalité du prix du logement doit être remboursée par l’acquéreur avant l’âge de 70 ans.

Comment acheter un appartement ?

La formule LPP, ou logement promotionnel participatif, est instituée lors du lancement du programme AADL 2 en 2013 et destinée à la classe moyenne algérienne.

Seuls sont éligibles les ménages qui justifient d’un revenu mensuel supérieur à six fois le SMIG qui est de 20.000 dinars (140 euros). Ces logements sont réalisés et vendus par l’Entreprise nationale de promotion immobilière (Enpi).

Bien que les logements LPP coûtent plus cher que ceux de l’AADL, les citoyens éligibles peuvent les acquérir à travers un prêt bancaire à taux bonifié et remboursable par mensualités. L’Enpi vend aussi des logements avec la formule LPL (logement promotionnel libre). Il s’agit d’une vente sans prêt bancaire où l’acquéreur qui règle l’intégralité du prix du logement en une seule ou plusieurs tranches.

Les autres moyens d’accéder à un logement en Algérie sont l’achat auprès des particuliers ou des promoteurs immobiliers d’un logement fini ou semi-fini, en payant cash ou via un prêt bancaire, et enfin l’auto-construction.

Formule AADL : est-elle accessible aux Algériens de l’étranger ?

La loi de finances pour 2024 prévoit un programme de 460 000 logements dont 230 000 logements ruraux, sans compter le programme AADL 3 qui devrait être lancé incessamment (avant la fin du premier semestre 2024).

Des bruits ont couru sur la possibilité de permettre aux Algériens de la diaspora d’accéder à cette formule très avantageuse. Non seulement il n’y a rien d’officiel dans ce sens, mais cela a été démenti récemment par le député de la communauté nationale établie à l’étranger, Abdelouahab Yagoubi, après avoir posé la question au ministre de l’habitat.

« Malheureusement, il apparaît clairement que tout ce qui a été publié, suite au discours du Président Tebboune, relève des discours de consommation et des effets d’annonce. Il n’y a rien d’officiel qui engage le ministère de l’Habitat dans ce domaine », a écrit le parlementaire sur les réseaux sociaux, suite à une rencontre avec des responsables au ministère de l’Habitat.

L’accès des Algériens de l’étranger au logement LPP est, lui, bien réel. La mesure a été actée en 2016, alors que l’actuel président de la République Abdelmadjid Tebboune était ministre de l’Habitat et de l’Urbanisme.

Logements pour la diaspora algérienne : modalités d’achat

En décembre 2017, les modalités de souscription aux logements LPP des expatriés algériens ont été fixées par le ministère de l’Habitat.

À la différence des nationaux résidents, les non-résidents sont exonérés de l’obligation de justifier un certain seuil de revenus. Sont toutefois exclus ceux qui, eux ou leur conjoint, possèdent ou ont possédé sur le territoire national un terrain à bâtir ou un bien à usage d’habitation (à l’exception d’un F1), et ceux qui ont bénéficié d’une aide de l’Etat au logement (acquisition ou construction). Cela doit être certifié par le demandeur par une déclaration sur l’honneur jointe au dossier.

Le dossier doit comporter en outre un document fourni par les services consulaires attestant de la résidence du demandeur à l’étranger, une copie de la pièce d’identité et un formulaire à remplir fourni par l’Enpi sous forme de demande d’acquisition d’un logement public.

L’inscription préliminaire se fait en ligne sur le site www.enpi.dz. Une fois l’inscription validée, il est fourni au demandeur un numéro suivant l’ordre chronologique d’inscription et un mot de passe pour le suivi de son dossier.

Dans le document du ministère, il est spécifié que les logements disponibles sont de type F3 (80 mètres carrés), F4 (100 mètres) et F5 (120 mètres). Ils sont tous dotés, outre des pièces habituelles, d’un espace de rangement, d’un espace de dégagement (hall et vouloir) et d’un séchoir. L’Enpi met en vente aussi des duplex, des villas et des locaux commerciaux.  

Paiement en devises depuis le pays de résidence

S’agissant des modalités de paiement, il est spécifié que le contrat de vente doit être libellé en dinars et le règlement doit se faire en devises à partir du pays de résidence de l’acquéreur, suivant le taux de change officiel du dinar algérien qui est fixé par la Banque d’Algérie.

Le versement se fait en une ou plusieurs tranches sur le compte de l’Enpi auprès de la banque CPA (Crédit populaire d’Algérie).

Un arrêté interministériel de septembre 2016 a fixé les modalités de calcul du prix des logements LPP, qui doit prendre en compte le coût de réalisation, le prix du terrain et les frais de financement du projet. La marge du promoteur est plafonnée à 5 %.

Quel est le prix d’un logement en Algérie ?

La dernière communication de l’Enpi à propos des prix remonte à fin février dernier. Les prix des logements varient de 3,81 millions de dinars (26.500 euros avec un taux de change d’un euro pour 144 dinars algériens) pour un F3 dans les villes des Hauts plateaux à 39 millions de dinars (270.000 euros) pour un duplex dans une grande ville comme Oran. Le prix moyen d’un logement peut se situer autour de 1,5 milliard de dinars (105.000 euros).

Les prix sont supérieurs à ceux des autres formules de logement public, mais ils sont avantageux par rapport aux tarifs pratiqués par les promoteurs privés.

Comme l’a assuré le wali d’Oran à l’ancien député de l’émigration Samir Chaabna, les logements sont disponibles et attendent les membres de la diaspora algérienne.

Samir Chaabna a aussi fait parler des expatriés qui ont acquis des logements en Algérie. Comme cet ingénieur de 27 ans installé à Paris et qui a décidé de s’offrir un pied à terre dans sa ville natale, Oran, qu’il a quittée à l’âge de 18 ans. Le jeune homme assure que beaucoup d’émigrés qu’il connait songent à acheter un bien immobilier en Algérie.

En Algérie, il n’y a pas que le logement public. Les promoteurs privés en construisent aussi par dizaines de milliers chaque année. Les prix sont élevés dans les quartiers huppés des grandes villes où les prix au mètre carré peuvent dépasser l’équivalent en dinars de 5.000 euros, mais les acquéreurs peuvent payer par tranches, par financement bancaire ou en semi-fini.

@zakaria.ammour #architecture #construction #interiordesign ♬ original sound – ZAKARIA AMMOUR

 

Les conseils d’une notaire à Alger

Pour acquérir un logement en Algérie, il faut faire attention aux arnaques. En dehors des promoteurs publics qui sont généralement sérieux, il y a des opérateurs privés peu scrupuleux qui arnaquent les acquéreurs.

Parfois, il y a des promoteurs qui construisent sans obtenir les documents nécessaires des services de l’Etat comme le permis de construire.

D’autres effectuent des ventes sur plan (VSP), encaissent l’argent pour disparaître dans la nature, etc. « Il faut éviter toute acquisition en VSP et privilégier un contrat en vente directe. Il faut opter pour une déclaration de la totalité de la somme versée pour l’acquisition de logement », conseille Kahina, notaire à Alger.  « Il y a des promotions immobilières avec des VSP qui n’aboutissent pas », remarque-t-elle.

L’acquéreur doit aussi vérifier si le promoteur immobilier figure sur la liste du Fonds de garantie de la promotion immobilière qui permet en cas de défaillance grave (décès, faillite, etc) de se faire rembourser l’argent qu’il a versé pour acquérir son logement.

« Pour un bien immobilier déjà construit, il faut acheter avec un acte de propriété et un livret foncier. Pour un logement en construction, il faut privilégier les promoteurs sérieux et éviter les opérateurs peu connus », recommande un autre notaire.

Pour les membres de la diaspora algérienne qui veulent acheter un logement en Algérie, il serait préférable de demander conseil à un notaire.

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