Depuis environ deux semaines, c’est le branle-bas de combat parmi les citoyens de Tizi-Ouzou et des wilayas environnantes ayant effectué le service national.
Une longue file se forme quotidiennement dès les premières heures de la matinée devant le siège du secteur opérationnel de la même wilaya où des centaines de personnes viennent déposer des dossiers pour, disent-ils, se faire régulariser par la direction du service national.
Mais de quoi s’agit-il en fait ? Les concernés eux-mêmes, c’est-à-dire ceux qui attendent chaque jour dans les longues files sous un soleil de plomb, ne semblent pas savoir avec exactitude pourquoi ils le font. Plusieurs versions circulent à Tizi-Ouzou.
La plus insistante fait état du dédommagement des citoyens ayant effectué deux années de service national au lieu d’une en vertu de la loi actuellement en vigueur. À sa création en 1969, la durée du service national était de deux ans jusqu’en 1990 où elle avait été ramenée à 18 mois. Depuis 2014 elle est de 12 mois.
Dans les files d’attente, on parle tantôt de pension, tantôt de rappel ou encore de comptabilisation des années du service national dans la retraite. Mais personne n’est en mesure de dire d’où il tient l’information.
Difficile de dire s’il s’agit d’une véritable opération de régularisation ou d’une simple rumeur, d’autant plus que le ministère de la Défense nationale n’a pas communiqué officiellement sur la question ni à travers les médias ni par le biais de son site officiel, alors que ses services avaient l’habitude de rendre publique toute décision de régularisation des retardataires ou autres, fournissant même des plannings détaillés à travers des spots diffusés sur les médias publics.
Aussi, à Tizi-Ouzou, les gens se demandent pourquoi une telle opération n’a pas lieu dans les autres wilayas du pays. Mais s’il ne s’agissait que d’une simple rumeur, pourquoi alors les personnels du bureau du service national ne le disent pas clairement aux centaines de citoyens qui se présentent quotidiennement et pourquoi, surtout, ils acceptent leurs dossiers ?
Mieux, depuis que les files ont commencé à se former, un important dispositif policier est mis en place quotidiennement sur les lieux pour assurer l’ordre, réguler la circulation automobile sur la route qui longe le siège du secteur opérationnel et éviter tout éventuel débordement.
Quoi qu’il en soit, les concernés estiment que cela ne leur coûte rien de déposer leur dossier et d’attendre. Parmi eux, la plupart sont des quinquagénaires ou des sexagénaires.
« Il est question d’un dédommagement que le MDN compte accorder à toute personne ayant effectué son service national lorsque sa durée était de deux années», entend-on dans la file ou encore : « Ce dédommagement sera accordé à travers un rappel et l’intégration des années du service national dans le calcul de la retraite ».
« C’est cette foule qui a attiré mon attention. J’ai demandé à un militaire qui se tenait à l’entrée du bureau et il m’a expliqué qu’il est question d’un éventuel dédommagement. J’ai alors réuni les documents demandés et déposé mon dossier », explique un sexagénaire. Le dossier en question contient, dit-il, une copie du livret militaire, un acte de naissance, une photo d’identité et une photocopie de la carte d’identité ou du permis de conduire.